Journal de fin de jeunesse

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janvier 2011

La nécessité d'un journal

La difficulté de commencer un journal, d'où vient-elle ? Du sentiment d'idiotie ressenti à vouloir trop parler de soi ? Et pour dire quoi ? Ou pire, du sentiment angoissant d'un trop plein d'amour de soi ? Non, ça ne peut être ça. Anaïs Nin, la sublime et essentielle Anaïs Nin l'a démenti en préconisant la tenue d'un journal intime, en encensant l'écriture du moi, en célébrant les vertus de cette introspection là, nécessaire et qui permet une analyse et une découverte de soi profonde et formidable! çA provient peut-être alors d'une trop grande exigence envers soi (...)

Faune du train et d'ailleurs

Deux grandes choses aujourd'hui; (Putain ça y'est ce nabot abjecte qui me sert de voisin à mis sa télé à fond, et c'est parti pour trois heures de cauchemars, seulement atténuées par de la musique, obligatoire et classique, et mon chic verre de vodka/jus d'orange, assez tranquillisant) Bref, je disais: deux grandes choses aujourd'hui; Le train pour Paname d'abord. Avec à mes côtés cet insupportable couple d'amis catholiques. Ils parlaient des gens de leur paroisse. Elle, maquillage immonde et petit chapeau de circonstance. Lui, bedaine en avant et cheveux tirés vers l'arrière. (...)

Envie de me plaindre

Le corps nu tout hydraté et satiné avec cette merveilleuse crème Snow Angel de Philosophy que je me suis offert (oui je fais du placement de produits). Le corps doux,à l'odeur magique de neige de conte de fée.... Mais personne pour le respirer, personne pour y coller son visage, ses lèvres humides,ses doigts fébriles et ses cheveux..... Seule. Et pourquoi ??? Deux ans et demi que J. m'a quitté. Deux ans et demi d'esseulée solitude comblée seulement par des amants. (je vais m'habiller) Oui, c'est à ça que je pense aujourd'hui. En réalité c'est à ça que je pense tout le temps. (...)

Incompréhension réciproque

Je ne m'attendais pas à ça! R, le marocain (le Petit prince arabe du début qui est vite devenu le naze qui n'a pas le droit de sortir...) vient de m'attraper sur facebook, insinuant dans ses propos pitoyables qu'il pensait qu'on était toujours ensemble.... Ensemble!!! J'imaginais qu'au bout d'une semaine et demi de "relation", ma distance et ma croissante froideur, doublée de mon message lui faisant clairement comprendre qu'entre mes cours et mon taff, je n'avais malheureusement que les soirs à lui accorder et que lui, le soir, il pouvait pas, suffiraient à lui mettre dans la tête que (...)

Même la 25è Symphonie de Mozart...

Lever 6h00, tous les matin. Fatigue déjà. Journée de 8h00, pas le temps de manger autre chose que du Quick ou du MacDO. Champs Élysées blindés. Fatigue encore... Mais le pire, le pire. L'invivable, le cauchemar. La maladie, la cause de folie, c'est le cafard d'à côté.... Ce soir encore, comme tous les soirs, il a mis sa télé à fond. Insoutenable. Insoutenable. Je ne peux ni me détendre, ni profiter de ma soirée pour me reposer, ni écouter de la musique (j'entends sa télé par dessus), ni me relaxer.... ni rien. Juste me taper la tête contre les murs, avec l'envie de hurler ma (...)

Une autre époque

J'aurais du naître à une autre époque. Je le sais depuis longtemps. Il y a eu erreur. Une époque où la télé n'existait pas. Une époque où la musique sortait des instruments qui la jouaient. Et de rien d'autre. Une époque où l'on s'écrivait des lettres. L'époque de l'impatience folle de recevoir la lettre, tant attendue. Celle de l'être aimé. Une époque pour moi. Une époque révolue. L'époque des étendues de neiges silencieuses, à vous couper du monde. À vous couper du bruit. Cette époque où les bruits étaient des bruits de vie. Des bruits d'existence. (et pas des (...)

Des cils noirs bleutés

A la maison. Des boule-quies dans les oreilles. Solution d'appoint que j'ai trouvé. C'est déjà ça. Aujourd'hui, je reviens de l'école avec les jambes douces à mourir et les cils teintés de noir avec des reflets bleutés..... mmmh, qui me donne un "je ne sais quoi" de mystère troublant. C'est sympa l'école des fois. Fous-rires à la con parce-qu'Ornella a pété. J'ai de nouveau 11 ans. Dans le train, tous les matins, dans le wagon de tête, il y ce groupe de voyageurs. J'ai envie d'en parler sans rien en dire de spéciale. C'est parce-que je les trouve singulièrement sympathiques. (...)

Les petites

Ce soir, je garde mes petites cousines de 1 an et demi et 5 ans..... J'ai dis oui à mon cousin, parce-que je me sentais obligée pour j'ignore quelle raison.... C'est comme si je sentais que l'on comptais sur moi, que je me devais de rendre ce service. Sinon, je culpabilise. Toujours cette culpabilité empoisonnée qui ne me quitte pas. Qui me colle à la peau, qui me tourmente l'esprit.... Mais pourquoi ? Avec J., quand je vivais au Mexique avec lui, on en était arrivé à la conclusion que dans une vie antérieure, j'avais commis un crime pour lequel je n'avais jamais été accusé. Et (...)

Les animaux qui se noient...

Cauchemar de cette nuit. Quelle horreur! Tout était terne et brumeux. Ni le jour ni la nuit, comme dans tous mes rêves glauques. C'était le Moyen-Âge je crois, et j'effectuais une sorte de quête....... Il y avait cette clairière immense, dense, ponctuée de quelques arbres, duveteux et fantomatiques. Et, au milieu, ce lac, sordide, marécageux presque. Je m'en approchais et découvrais avec plaisir que des cerfs (?!) gambadaient dedans. Ils étaient tout petits, des "mini-cerfs", mais très beaux. Soudain, deux cerfs se sont chargés, sûrement pour un duel galant, et l'un d'eux s'est (...)

Décalée

18h35, heure à laquelle j'aurais pris mon train de retour à gare de Lyon si je n'avais pas décidé de sécher les cours cette après-midi. 18h35, j'espère qu'il n'est pas trop tôt pour un verre de vodka. Aujourd'hui j'ai sécher les cours de l'après-midi parce-que je me sentais décalée. Et je ne culpabilise pas. Je n'essaie pas de me sentir un peu malade, un peu patraque, pour me prouver à moi-même que je n'étais pas en état d'aller en cours.... J'assume. Je me sentais décalée oui. Un peu minable aussi. décalée par rapport à toutes ces nanas avec qui je n'ai rien en commun. (...)

L'inconnu du train

Petite anecdote, que je dois écrire pour ne pas oublier. Hier, dans le train, une sensation qui m'a effleuré. Que j'ai trouvé entière, sans limites, ni restrictions, ni morale, ni carcan. Une sensation juste humaine et libre. Qui m'a enflammé, plu, et frustré aussi. Que je vous dises encore (cette formule, de M.Duras, je l'adore et je m'autorise son appropriation), il était 8h30 le matin et j'étais dans le RER A. Debout et inconfortable. Entassée avec les autres, inconfortables également. Derrière moi, collé contre la paroi, il y avait un homme. Jeune, sans visage pour moi, (...)

Cocktail et cheveux qui ni reboucleront plus

Je sors de chez le coiffeur. Nouvelle coupe aussi strange que d'habitude. Les coiffeurs m'adorent. Sauf que là, déjà qu'on me donnait à première vue 18 ans à tout casser, maintenant j'en paraît au mieux 5 et demi... D'après la coiffeuse, mes cheveux ont changé de nature et ne reboucleront plus comme avant... Ma pauvre tignasse. J'en rit là, mais j'en souffre beaucoup. j'ai perdu beaucoup, beaucoup trop de cheveux. Maintenant je me sens laide, sans charme aucun. Dépourvue de d'atout. Incapable de séduire. Il paraît que c'est dans ma tête. Mais les cheveux sur l'oreiller, c'est (...)

Jodida

C'est comme ça que je me sens ce matin. Jodida (en gros ça veut dire un peu blasée, un peu baisée, un peu désespérée) Jodida. Por este puto mundo tan jodido. Je pars en Bolivie cet été; c'est décidé et rien ne pourra entraver ce projet. Même ma recherche d'une entreprise pour mon alternance de deux ans que j'effectuerais à Aix en Provence. Je me bougerais le cul, et mon entreprise je l'aurais avant juin. Même le manque cruel d'argent. Je taperais dans mon Livret Jeune qui n'attend que ça et de toute façon clôturera à mes 25 ans (soit dans 5 mois à peine). Même les (...)

Les yeux qui piquent

Mes yeux pleurent et piquent je n'en peux plus. Tous les mercredis c'est pareil: cours de maquillage, couches et recouches de fard sur les paupières, les cils, les muqueuses, les sourcils, les arcades et toutes les parties visibles (ou non cela dépend de qui me maquille...) de mon anatomie oculaire. Les poils des pinceaux en martre ou en chèvre qui irritent. Puis le soir, chez moi, le coton qui passe et repasse, qui s'acharne à tout effacer. Et après, les yeux qui pleurent, rouges, rugueux, douloureux. Mais ce soir, les yeux ne me piquent pas que pour ça. Je pensais à ma mère dans (...)

Anésthésie

Finalement, c'est comme si j'étais anésthésiée dans la journée. je ne sens rien, comme si tout allait bien. Mais dans ces rêves, la douleur ressort, bien présente. C'est déjà un signe que je ne suis pas un monstre. Qu'elle est bien là en moi. Je souffre bel et bien, mais la douleur se tait. Ma psy m'a cité une fois, je ne sais plus qui d'ailleurs, mais qui disait "Les plus grande douleurs sont les douleurs silencieuses" (...)

Lumière d'hiver

Lumière d'hiver... Un vrai titre d'un morceau de Jazz Manouche, style "Songe d'Automne". Aujourd'hui j'ai conduit avec mon oncle jusqu'à Fontainebleau. J'adore passer par la forêt en voiture. Mais à l'heure où nous sommes passé, la lumière était déjà éteinte, flou, brumeuse. C'était la lumière pâle d'un conte gothique. La lumière change vite. Un peu plus tôt dans la journée, c'est avec mon cousin que nous sommes partis nous balader par là, exactement le même chemin par la forêt. (Il voulait nous montrer sa nouvelle voiture), et là, la lumière était divine. Et comme je (...)