Journal de fin de jeunesse

Elargir le champs

Je suis un peu contrariée. Hier, je ne suis pas allé au cours de sport. Or, depuis maintenant plus d’un mois, j’y vais régulièrement deux fois par semaine. Soit le jeudi et dimanche. Soit le mercredi matin et dimanche. Et je suis contente de moi. De cette discipline à laquelle je m’astreint, pour me sculpter et me muscler. De ma régularité. De mon endurance : En effet, les cours de C.A.F ou de Body Sculpt ne sont pas des parties de plaisir. Parfois même, la douleur (liée à l’acide lactique qui circule joyeusement) est presque intenable. Et pourtant je tiens. Motivée jusqu’au bout.
J’adore, le lendemain des cours de sport, sentir des courbatures aux endroits les plus inattendus de mon corps. Preuve que je travaille vraiment. Que je me muscle vraiment.
Bon, une fois n’est pas coutume. J’y retourne dimanche. Et c’est reparti mercredi prochain.
Une seule ombre au tableau : les nuits de mardi, mercredi et jeudi, j’héberge dans mes 22m2 deux mexicaines que je ne connais pas. J’ai dis oui à Celeste. La sublime Celeste. çA m’embête un peu. çA va être un sacré bordel. Et j’arrive en période d’examens trimestriels. Et j’aime pas le bordel chez moi. Et puis je sais pas ce que je vais faire d’elles. J’espère qu’elles ont déjà des plans de sorties et tout. Des endroits qu’elles veulent voir. Je n’ai ni le temps, ni l’énergie, ni la tune pour faire quoi-que ce soit avec elles.
Je me sens méchante et asociale. Je leurs ai dis que par contre, la nuit de vendredi (du 19 donc), je ne pouvais pas les héberger. Elles voulaient rester 4 nuits.... Ben oui, la nuit du 19, je pensais que j’allais voir J. le photographe. Mon connard si sexy.

On verra bien comment ça va se passer.

Hier je suis allé voir un drôle de film au ciné. Juste après m’être offerte la carte UGC illimitée. (J’ai craqué).
Le film s’appelle Compliance. de Craig Zobel.
Il est basé sur des faits réels. J’ai été très surprise de constater jusqu’à quel point la bêtise humaine n’a pas de limites. Tout se passe dans un fast-food. C’est très angoissant. Mais je me suis sentie un peu énervée car je ne trouvais vraiment pas ça crédible. Cette manipulation téléphonique par un mec qui se fait passer pour un flic, ça va loin. Trop loin. Jusqu’au viol. Pourtant, c’est arrivé. Plusieurs fois.
Je n’arrive pas à y croire.

Je voulais aller voir The We and the I, de Gondry. Ou encore Killer Joe, de Friedkin. Les deux, entre autre, on me les avait vivement conseillé. Ces films du moment qu’il faut absolument avoir vu. Dans mon entourage je veux dire. Dans les gens qui ont du goût. Je ne parle pas des grosses daubes hyper lourdes qui sortent tout le temps là. Des blockbusters. Je parle des bons films qu’il faut avoir vu. Bref.
On me les a vivement conseillé. Mais du coup, j’ai préféré en voir d’autres. Absolument pas par snobisme. Non. Je me suis en fait rendu compte que les films que mes proches ont aimé et me conseillent, je me ferais une joie de les voir, en DVD par exemple. Mais parce-qu’ils les ont déjà vu et approuvé, je préfère aller voir des choses qu’ils n’ont pas vu. Et qui me tentent aussi bien sur… C’est comme si je souhaitais élargir le champs des possible. Augmenter notre culture commune. Comme si, c’est étrange, mais comme si nous ne faisions qu’un. Qu’une seule entité, mes proches et moi. Et que chacun de nous nourrissait cette entité à sa manière. Et que, si l’un avait déjà vu un film, il était alors plus judicieux d’enrichir le "groupe", l’entité", avec quelque-chose de nouveau. De lui apporter un plus. J’ai horriblement de mal à exprimer cette idée. Mais c’est exactement ce que je ressens. Je veux, j’ai un réel désir. Du moins c’est ce que je constate au vu de mon comportement cinématographique (entre autre). J’ai un réel désir d’enrichir par une connaissance encore inédite cette entité fictive.
çA m’a fait plaisir de constater ça de moi. Je me suis dis "ça prouve à quel point ma conduite n’est pas individualiste dans le fond, mais au contraire poussée par un réel engagement, un réel soucis de la collectivité. "

çA me rappel que j’en discutais avec P. de ça, au tout début de septembre. Le jour où j’ai fais la voix-off en espagnol pour son documentaire. Je lui disais à quel point mon soucis du bien être de la Planète et du monde qui m’entoure est supérieur au soucis de mon propre confort. Parce-que qu’au fond, si je sais que la Planète va bien, alors je me sens bien. C’est de là que vient mon confort. Et non du monde matériel superflue qui m’entoure. Parfois, je me sens fière d’être comme ça. D’être quelqu’un qui pense et agit comme ça. Qui pense toujours, absolument tout le temps, aux répercussions de chacun de ses actes sur le monde en général, et sur l’environnement en particulier.
"Merde", je me dis "C’est tellement simple ! Tout serait tellement plus beau et tellement plus simple si tout le monde pensait un peu plus aux conséquences à large échelle de chacun de ses actes!"
P. Je le vois dimanche pour l’avant-première d’un dessin animé qui a l’air chouette. P., comme dit ma cousine, est certainement fou amoureux de toi. Et moi, je ne ressens rien. Rien d’autre que de l’amitié. Et tout ce que j’aimerais ressentir pour lui. Ce qui serait tellement plus facile… Tout ce que j’aimerais ressentir pour lui, c’est pour J. le connard sexy que je le ressens.