Journal de fin de jeunesse

Xanax

Je crois que je frôle la dépression.
Je n’ai plus aucune énergie.
Je suis sous xanax depuis ce matin.
J’ai des tas et des tas de choses à écrire. Mais je n’y arrive plus. Je n’arrive plus à être créative. Portée par un élan. Toujours pleine d’esprit. Et d’inspiration. Je n’y arrive plus.
Je me sens vide comme une coquille.
Il y a trop de choses.
C’est : l’attaque de papa et sa vue tellement diminué.
C’est : le diabète de ma soeur.
C’est : le suicide de mon cousin il y a 15 jours.
C’est : mes cheveux qui tombent et ma beauté qui s’envole.
C’est : le gouffre financier dans lequel je me trouve et qui m’empêche de dormir parfois.
C’est : mon voisin et ce bruit de télé qui me pourrit la vie et m’interdit de me détendre chez moi.
C’est : mon manque de volonté.
C’est : l’alternative d’aller vivre chez ma soeur Nathalie fortement compromise par sa saloperie de locataire...
C’est : le tournant que ça a pris avec Monsieur William; triste, frustrant, raté ?
C’est : ma haine et ma lucidité grandissante à propos des hommes et de leur façon prévisible de nous retourner le cerveau et de nous faire passer pour ce que nous ne sommes pas!
C’est : le monde du travail et son manque d’humanité qui me dégoûte encore et toujours plus
C’est : le boulot insurmontable qu’ils nous donnent à l’école, sans tenir compte du fait qu’on travail à côté
C’est : la pression que je me mets
C’est : l’hiver et la nuit qui arrive trop vite.
C’est : le froid qui me paralyse

C’est : d’autres choses encore, très certainement.

Alors : je mange. Je mange trop et je mange n’importe quoi. J’engraisse à vue d’oeil. Je me dégoûte. En plus j’ai arrêté de sport. Trop de paresse. Envie de ne rien faire. C’est dommage, j’étais pourtant bien partie.

Pourtant, j’ai des petits rebonds, comme la semaine dernière où j’ai réussi à bien bosser tous les jours ma biochimie et ma cosmétologie. Sans pour autant délaisser plaisir et vie sociale.
J’espère que je vais réussir à reprendre les choses en main. Je ne veux plus me sentir comme ça, absente de moi même. Et me regardant tomber peu à peu dans la déchéance et la malbouffe sans pouvoir rien faire… Ce n’est pas moi ça : j’ai envie de hurler!!!! !

Monsieur William est un connard comme tous les autres. Un connard que je kiff pourtant. Que je désire plus que tout.
Mais, pour lui, je ne suis pas la seule et l’unique. Alors...
On devait se voir samedi soir. Mais je n’avais pas envie. Vous savez quoi ? hahaha ! La garce aux cheveux rouges (actuellement noirs corbeaux), il a bel et bien baisé avec ! Au printemps dernier. Elle lui court après. Mais soi disant il a été clair avec elle et lui a bien fait comprendre que lui ne voulait pas ! Mouais… En tout cas, je ne m’étais pas trompé. Mon instinct est hype fiable.
Alors, parce-que ça m’a rendu triste, jalouse et hystérique, j’ai décidé que je ne le verrais pas samedi soir. Sauf que je ne lui ai pas dis. Il a, de ce fait, attendu dehors dans le froid comme un con le soir à la sortie de mon travail pendant 2h30… Bien fait ! Bien fait ?
C’est moi qui perd au final, non?
Le dimanche soir, il est passé me voir au boulot. Se redorer le blason je pense. Et me retourner le cerveau par la même occasion. Il m’a photographié bêtement. Avec un air ironique insupportable qu’il s’est collé au visage histoire de faire bonne figure. Et de, s’imagine t’il, retrouver sa fierté, perdue dans l’attente ridicule du samedi soir.
Sauf que, un homme qui n’assume pas ce qu’il ressent, pour moi il perd toute dignité. "Trop de fierté tue la fierté" je trouve. Et à ce stade, c’est ridicule. Et absolument pas sexy.
Je n’ai pas retrouvé le Monsieur William timide et mignon de notre rendez-vous antérieur. Mais à la place, un homme immature, décontenancé et essayant à tout prix de garder le dessus.
Sur le moment, il a eu le dessus. Mais avec le recul, et avec l’interprétation de Carine, (entre autre), je vois que c’est son manque de confiance qui l’a poussé à se comporter de cette façon.
Ridicule. Détestable.

Mais je le désire et je le veux malgré tout. Peut par goût du défi…

Pourquoi ne suis attiré que pas les hommes complexes ?
Pourquoi suis-je incapable de ressentir une quelconque passion pour un homme simple et prévenant, qui aime le sport et l’informatique par exemple ?