Journal de fin de jeunesse

La nécessité d'un journal

La difficulté de commencer un journal, d’où vient-elle ?
Du sentiment d’idiotie ressenti à vouloir trop parler de soi ? Et pour dire quoi ? Ou pire, du sentiment angoissant d’un trop plein d’amour de soi ? Non, ça ne peut être ça. Anaïs Nin, la sublime et essentielle Anaïs Nin l’a démenti en préconisant la tenue d’un journal intime, en encensant l’écriture du moi, en célébrant les vertus de cette introspection là, nécessaire et qui permet une analyse et une découverte de soi profonde et formidable !

çA provient peut-être alors d’une trop grande exigence envers soi même ? À écrire dans l’éventualité (même fictive) que l’on va être lu et donc jugé, l’on a tendance à être impitoyable avec soi ! À dénigrer son style ou à pleurer sur la platitude d’une anectode que l’on pensait peu de temps avant brillante.... Mais tenir un journal intime n’est pas un exercice littéraire ! C’est tout humblement le moyen le plus sincère dont l’on dispose pour s’exprimer, se découvrir et développer sa créativité librement et non dans la crainte d’un jugement extérieur.

La difficulté vient peut-être aussi de la peur de la confrontation avec soi-même, car il est impossible d’être dans le déni face à l’écriture de soi. Sinon, à quoi bon ?
Ou alors de la crainte du vide. La crainte de réaliser que l’on n’a rien à dire et que notre quotidien ne mérite finalement pas que l’on s’y attarde.... Ce à quoi je répondrais, et ce sera je crois ma conclusion et sûrement la justification que je souhaite donner à mon entreprise d’écriture :

C’est dans l’écriture d’un journal que le vécu prends toute son ampleur. Dans la réalité, on se contente de vivre les expériences. Dans le journal, et c’est là toute sa force, on apprends à se connaître en exprimant les réactions et les ressentis éprouvés face à ces expériences. Ces dernières prennent vie d’une manière différente, plus riche et plus profonde, confrontées à leur analyse détaillée, à leur impact émotionnel exprimé sur papier. Confrontées aussi à la fantaisie, à l’imagination, à la créativité de l’auteur.
C’est dans l’écriture que la vie simple, analysée et décortiquée par celui qui l’écrit, gagne peu à peu toute sa complexité.
C’est dans l’écriture que la vie brute, taillée et façonnée par celui qui à le courage de l’écrire, se transforme peu à peu en pierre précieuse.
L’écriture de la vie est un cadeau que l’on se fait. Précieux.

En fin de compte, je vais essayer de m’en tenir à ça. Arrivée à cette conclusion, j’ai l’impression qu’en fait tenir un journal c’est limite obligatoire pour tirer quelque-chose d’intéressant mon quotidien. ça fera office de bonne résolution pour 2011 pour moi. J’ai plus le choix maintenant, il faut que je tienne mon journal. Après ce plaidoyer, je passerais vraiment pour une conne à ne pas le faire....