Journal de fin de jeunesse

Sans famille

Hier, j’étais incapable d’écrire, je sais que ça m’aurait trop bouleversée. çA m’aurait fait trop mal et j’aurais noyé mon clavier de larmes.... Alors j’ai appelé Sonia, ma chère et adorée Sonia et là, j’ai pu éclater en sanglot librement.
Mais aujourd’hui, la lumière est tellement belle qu’il est plus facile d’écrire. Et puis je suis calmé, plus sereine. Le fait d’avoir parlé avec Francisco m’aide aussi. Il me manque tellement, lui là-bas au Mexique et moi ici.... On a parlé sur skype pendant au moins deux heures. Il est vraiment mon meilleur ami (masculin j’entends). J’espère le revoir très vite et qu’il ne disparaîtra pas de ma vie...
Bref, je suis sorti faire des photocopies pour mon dossier de Vente et acheter du pain (et un gâteau, une Bavaroise, ce qui n’était pas prévu, j’en ai marre d’être à ce point gourmande, ça devient maladif), et la lumière était grise et éclatante. Une lumière d’un soir d’hiver à avoir un copain qui nous tienne dans ses bras..... (Mais je suis seule seule seule et toujours personne ne comprend pourquoi). En plus de la lumière métallique et mystèrieuse, il y avait un vent très romantique, annonciateur d’orage ou de pluie.... J’ai adoré, et la Seine était agité, ce qui n’enlevait rien à cette atmosphère enchanteresse et sombre. Hummm, il me faut un homme !

Tout ça pour dire que ce que j’étais incapable d’écrire hier, c’est mon réveil dans les larmes. En me réveillant, je me suis mise à penser à mon père, au fait qu’il ne m’aide pas financièrement, qu’il ne se rende pas compte à quel point je galère et à quel point je mange "ce qu’il reste".... à quel point j’ai besoin de lui, il est tout ce qui me reste. J’ai pensé à sa distance, à son éloignement, de plus en plus, à son côté sombre et taciturne. Au fait que les rares fois où l’on se voit et qu’il me parle, il est distant, superficiel, inconfortable, il n’ose pas trop me regarder dans les yeux.... J’en souffre tellement, de cet éloignement de mon père envers moi. Mais je n’arrive tellement pas à lui parler. Je trouve ça tellement triste. Et dans les moments comme ça, où la vérité de la situation m’envahit et que je n’arrive plus à contrôler ce que je ressens, je trouve ça même dramatique. Tragique. Une famille qui s’éloigne. Qui se perd… Depuis la mort de ma mère, on aurait du se rapprocher. Mais s’est tous éloigné. Mon père, dans son dernier texto, il ne m’a même pas dit "Ma chérie", il m’a simplement dit "Anne"...... çA m’a fait un mal de chien, c’est comme symbolique. Non ?
Pourquoi c’est comme ça entre nous ? ça ne s’arrangera jamaisAutre chose qui m’a fait mal, le fait qu’il s’intéresse bien plus à la famille de sa petite copine qu’à la sienne.... qu’à moi. (c’est parce-que je lui rappelle trop ma maman ?) Je n’y peux rien si je lui ressemble tant. C’est déjà moi qui ai payé le prix de sa mort en récoltant toute la colère, l’amertume et la culpabilité de mon père.... Oh, c’était tellement horrible cette période, ces deux années. Mais je ne lui en veux pas, ou alors j’ignore que je lui en veux. Je l’aime trop pour ça, mon papa, j’ai trop peur pour lui, sa façon de se laisser aller à la cigarette et à l’alcool, sans consulter de médecins pour sa récidive bizare à la vessie… Pourquoi il fait ça Pourquoi il nous impose ce laisser-aller? ? (une fois je l’ai entendu dire à des amis que c’était pour nous protéger.... Foutaises!!!!)
Pourquoi il n’est pas un père avec moi ? Il est tout ce qu’il me reste. Mes soeurs m’ignorent presque, mon frère a été odieux avec moi la dernière fois......
Pourquoi je souffre comme ça ? Pourquoi cette famille éclatée pourquoi papa est comme ça, distant (quand on parle au téléphone ou autre, il essaie au maximun d’écourter la conversation...).
Pourquoi maman n’est plus là? ?

(pourquoi suis-je si seule???)
Est-ce que ça s’arrangera ?
Mais je n’arrive tellement pas à parler, à lui parler...
J’ai peur de l’évolution de tout ça.