Les blousons de cuir
çA y’est, j’ai enfin fait les courses. J’en ai eu pour 131 euros, et c’est l’horreur car je suis dans un désastre financier dont je n’ai même pas envie de parler.... Mais au moins j’ai de quoi manger. Enfin. çA me rassure d’avoir beaucoup de nourriture chez moi. Je tourne la tête et je vois les corbeilles pleines de fruits. Je respire et je décèle l’odeur de la truite en papillote que je suis en train de me préparer. Dans la desserte; du miel, du lait, de jus de fruit, des gâteaux . Dans le congélo, du Merlan (pêché au Grand Large), du poulet (Élevé au grand-air). Dans le frigo; des yahourts Les deux Vaches à la vanille, des gnocchis, de la salade, du pain de mie.... MMHHH. Voilà, je me sens tellement seule que la seule manière de combler ce manque, j’ai remarqué, de plus en plus, c’est la plaisir de manger. La perspective même de manger égaille parfois à elle toute seule ma journée. Putain. C’est triste. Affolant. Il me faut un homme. C’est quand que ça arrive ?
Quand ?
Alors en parlant d’homme. Ma rencontre d’hier. Ce n’est pas la bonne surprise.
Bastille, 15h40, pub irlandais et Tequilla pour moi, Wisky pour lui : Un peu pompeux, un peu trop parisien. Il ponctuait ses phrases de "t’vois" qui m’ont génés. J’ai senti aussi, qu’il est plus jeune que moi, dans son jugement constant : à juger les gens sur leur niveau de culture, sur la profondeur de leur analyse du monde.... Dans le jugement de lui-même aussi; pas trop drôle (sûrement de peur de passer pour un mec superficiel), pas trop fun (ne veut pas passer pour un con ou un beauf), coincé finalement.
Dans l’étalage : de ce qu’il sait, de ce qu’il fait, de ce qui lui semble essentiel sûrement, de ce qui lui semble important à lui pour admirer quelqu’un. Immature en cela. Voilà le tableau. Et cette phase, je l’ai dépassé depuis loooooongtemps. Donc je pense que ça ne pourra pas coller. Mes essentiels à moi, sont bien au delà de ça....
Mais j’ai joué aussi, moi aussi j’ai étalé; mes voyages, mes études, mes lectures, mes goût cinématographiques et mon analyse de l’oeuvre des réalisateurs qu’il jugeait comme primordial… Ah ça, oui, j’en ai du bagage, j’en ai des choses à dire. Mais putain, ça m’ennuie à mourir aujour' hui. Je ne recherche plus ça. Oui, en fait, hier, ça manquait d’érotisme.
Mignon cela dit.
Je suis dure, je le sais. Il ne faut pas que je m’arrête là. Je devrais percer la carapace. Mais ça me fatigue, un peu.
Bon, je m’étais finalement faite belle : Cheveux lissés (mon petit carré plongeant avec frange hihi), maquillage soft (eye-liner, blush, bouche à peine mordue au vrai Rouge), Jean noir skinny, Chemise blance Calvin Klein toute simple et mon superbe blouson en Cuir de dingue que- quand- je- le -met- je- sais -pas-ce- qui- se- passe- tous- les- hommes- deviennent- fous-dans- la rue- et- pour- mon- épicier-, Afid, mon- sourire- n’a- jamais- été- aussi- beau. Ah ,j’avais mes vielles bottines du Mexique en cuir marron, usées comme jamais et mes boucle d’oreilles Huichols (offertes pas T., le comédien des larmes amers de cet été.... Bouhouhouhouuuu).
Et il se trouve que le garçon parisien en question portait : Un jean brut de chez brut droit, des bottines marrons styles les miennes, et… un blouson en cuir comme le mien mais coupe masculine. Hmmm. Dans la rue, j’avais trop honte, on avait l’air d’un couple style pub Calvin Klein, ou Levis.....