Journal de fin de jeunesse

Le troisième lieu où j'attire tous les regards...

Le troisième lieu, le troisième sexe.

Samedi soir, on a écumé 3 pubs; Le n’importe quoi, où je me suis faite inviter à boire un cocktail par un naze, informaticien et dépressif. Je me suis bien amusé à le faire passer pour encore plus inintéressant qu’il ne l’était déjà. C’est méchant, je sais. Mais ça me met en colère que seuls ce genre de personne semble vouloir de moi....

Puis, on est allé se trémousser au Club sur de l’électro presque à chier. On a dansé comme des folles, comme des Gitanes sur un morceau inspiré du Jazz Manouche. Toutes les filles nous regardaient avec des yeux ronds parce-qu’on se lâchait et qu’on avait l’air libres, et amusantes, et sensuelles. C’était plaisant, libérateur et érotique.

Enfin, nous avons fini par atterrir au Troisième lieu, le temple de la rencontre lesbienne. Avant d’entrer déjà, deux nanas antipathiques au style de camionneuse totalement superflu se sont payé ma tête. La première me regarde, me montre du doigt à son acolyte qui me regarde à son tour et les deux pouffent de rire. J’en ignore la raison, mais ça arrive souvent que les filles me remarquent et y trouvent à redire. Jalousie ? Je n’en sais rien. Moi ça me met mal à l’aise, car jamais je ne comprends trop pourquoi. Mes amies, qui ont noté ce phénomène (preuve au moins que je ne suis pas totalement paranoïaque), disent que c’est parce-que je suis haute en couleur, que je dégage quelque-chose de fort, que j’ai un charisme qui se voie et que ça fait réagir les gens. Et que, bien sur parfois, ça fait mal réagir les autres filles. Quel monde d’animaux....
Ensuite, en entrant dans le pub SURPEUPLÉ, je me fait mettre une main au cul par un mec bien beurré et sûrement très hétéro… Et toutes sa table, que des filles, se mettent à rire. Encore une fois, pourquoi moi ? Bon, je m’arrête, je le regarde et je crache tout doucement un gros molard sur sa table. Rien de plus insultant je trouve, que de la salive excrétée volontairement sur ou vers quelqu’un qui me manque de respect. Mais ensuite j’ai regretté, j’aurais du cracher dans son verre.
Enfin, au moment où je me suis levé pour danser, tenter de gesticuler dans la masse compact des gens, avec Maly, une petite nana aux cheveux courts soulève ma jupe (j’avais un string en dentelle) et tate mes fesses nues. Encore une fois, pourquoi moi ?
Je me retourne, l’enlace tendrement et lui susurre à l’oreille "Tu es gentille ma chérie, tu recommences pas ça", en lui serrant fort, un peu trop fort, l’épaule. Pour la mettre en garde. Elle crie un "MOOOUUUUIIIII", complètement éméché et indistinct.
Quelle décadence.

Forcément, ce Troisième Lieu, je l’ai détesté.
Mais c’est pourtant là que Fanny espère enfin faire une rencontre intéressante. C’est tellement dure pour elle qui aime les filles.
(déjà que pour moi qui aime les hommes (?) ça l’est....)

D’ailleurs Fanny m’a appelé pour qu’on réfléchisse et discute pour la colloc qu’on a récemment envisagé ensemble pour l’année prochaine. Enfin, pour moi, à partir de juin. Oui, c’est décidé, je reste à Paris, je ne pars plus à Aix-en-Provence.
Je suis heureuse à l’idée de cette colloc avec Fanny. Mais j’ai peur aussi. Je n’arrive pas à décider si il s’agit d’une très bonne idée. Ou au contraire d’une idée très mauvaise…