Journal de fin de jeunesse

Autre chose sur papa/ Nazia

Quand, lundi, on roulait sur l’autoroute A4 avec papa, je lui ai posé une question.

çA m’intimide, car nous sommes trop pudiques tous les deux pour une quelconque forme d’intimité.

Mais, lundi, j’ai osé, un peu, m’aventurer dans des recoins un peu plus profonds de lui. Avec pudeur. Vers son insondable obscurité. Et ce qui me semble un premier pas vers une relation peut-être plus riche et sincère entre nous paraîtra pour beaucoup comme une question banale, courante, et quotidienne. Mais : tout est question de relation, de perception. Et du poids des non-dits dans les familles.

On a croisé pas mal de poids lourds, et je lui ai dit que le métier de routier, quand même, ça devait être un chouette métier.
Il m’a dit que oui, qu’il aimais ça, son métier de jeunesse.

Alors je lui ai demandé pourquoi il avait arrêté : "Pourquoi t’as arrêté ?"

Il a dit " C’est maman qui a voulu."

J’ai dit " Pourquoi ?"

Il a dit, finalement " Elle voulait plus que je parte, que je m’absente longtemps. Alors j’ai arrêté.".

Je n’ai pas su voire, pas su entendre, si dans sa voix, il avait du regret (un peu je crois), et même, de la rancoeur (un peu aussi, et ça m’a fait mal).

Nazia, c’est a soeur de Nassima. Vendredi dernier, elle est passé à l’institut chercher sa soeur donc. Elle est resté à peine 15 minutes. Et elle a du me voir en tout, je crois 4 minutes.
Samedi matin, Nassima m’a rapporté ce qu’avait dit Nazia à propos de moi.
Elle a dit que ça se voyait que j’étais très spéciale, que j’avais quelque chose… Puis, elle a dit que j’étais bien plus faite pour le stylisme que pour l’esthétisme........
ANGOISSE.