Journal de fin de jeunesse

Parjure

Perplexe.

J’avais raison de penser que Yasmina était une sournoise. Qu’elle était reptilienne.
Je suis perplexe devant tant de perfidie. Je me sens trahie, déçue, attristée. Pire, j’y vois des points communs avec ce que m’a fait m’a soeur dimanche dernier. Cette façon blessante de tout garder, de ne rien dire, puis, sans raisons, de manière absurde, incongrue et injustifiée, me traiter durement, me faire des reproches (fausses) et cinglantes.
(Et c’est terrible, parce-que, forcément, ça me donne l’impression d’une quelconque malédiction. D’un quelconque manque de chance. D’un espèce de haine des gens à mon égard.)

Voilà ce qui s’est passé;

Hier déjà, j' avais encore moins envie que d’habitude d’aller travailler, dans cet institut qui m’angoisse et me déplaît de plus en plus. De mauvaise grâce, j’y suis allé. N’ayant de tout façon pas vraiment le choix.
Yasmina est arrivé peu après moi.
Très vite, je suis allé la voire pour lui dire que j’avais fais comme elle me l’avait dit; j’avais revendu mon entrée pour le Congrés International d’Esthétique appliqué (qui aura lieu le week-end prochain à Porte de Versailles...). Elle m’avait effectivement dit de la revendre étant donné qu’elle me voulait dans l’équipe pour faire le Congrès avec elle...
Alors bon, je le lui dis; C’est là qu’elle me réponds que d’accord. Mais : que l’équipe est déjà faite pour le Congrès. Et que je n’en fais pas partie. Je dois faire une mine toute déçue, car elle ajoute que oui. Dommage mais que : j’ai posé trop de questions !

-" Tu as posé trop de questions" elle dit

-"Euh, mais quelles questions ?" je réponds. Ne comprenant pas vraiment ce qu’elle essaie de me dire.

-"Trop de questions qui ne sont pas professionnelles..." elle rétorque.

Je ne comprends toujours pas ce à quoi elle se réfère. Mais son ton est glaciale, sure de soi et de ce qui est avancé. Son ton est las et déçu, comme trahie....
Et c’est à cet instant qu’elle ajoute, pour m’achever et me laisser dans mon état de tétanie, de surprise mortifiée.
Elle ajoute : "Dommage pour toi.".
Elle ajoute ça sans même me regarder, d’un air résigné, réprobateur, profondément déçu. D’un air qui semble mettre en péril tout mon avenir professionnel (qui de toute façon, c’est clair pour elle, n’aura pas lieu dans son entreprise.)

Bien sur, je n’en sais pas plus. J’ai essayé de me renseigner avec ces collègues que j’appréciaient pourtant beaucoup. Mais, soit disant, elles n’en savent pas plus que moi. Seule Nassima m’a dit que le matin même, Yasmina était venu la voire pour lui dire que je posais des questions qui n’avaient pas lieu d’être, du genre :" Elle est où Nassima ?" "Qu’est-ce qu’elle fait Tassa ?" "Et pourquoi elle est pas là Machin... ?" "Et pourquoi, et pourquoi et pourquoi ???"
Mmmmhhhh, hier, cela faisait plus de 15 jours que Yasmina ne m’avait pas vue, et avant ça tout allait bien..... C’est donc complètement ridicule.

Là oui, je me pose des questions. Car celles-ci, je ne les ai jamais posé. C’est de la parjure. Je reste abasourdie par ce mauvais esprit. Par ces mensonges perfides, humiliants, diffamants presque.

J’ai passé une très mauvaise journée. Dans l’incompréhension la plus obscure. Dans un insondable malaise.
Evidemment, j’ai essayé de me remettre en question. De me rappeler de certaines choses.
La première de ces choses, irrécupérables, qui m’est venu à l’esprit lorsque le reptile à évoquer mes questions abusives a été ces quelques questions que j’avais un jour posé à Audrey, dans l’intimité la plus totale (peut-être 3 ou 4) pour savoir si Yasmina et Laeticia s’entendaient bien. Ou une connerie du genre.
Mais d’après les dires de Nassima, ce n’est pas de ça qu’il s’agit.
Si ça avait été le cas, j’aurais rétorqué au reptile Yasmina :

"Mais Yasmina, qu’est ce qui est le moins professionnel ? : poser 3 questions inoffensives, fruits d’une curiosité naturelle qu’on appel Humanité, à une collègue en sachant qu’elles ne porteront préjudices à personnes ? Ou aller vous les répéter sournoisement, dans le but, là, de me porter du tort, donc dans un esprit calculateur et préjudiciable ? Hein, pourriture, c’est quoi le moins professionnel ?"
(Mais ma répartie, comme d’habitude, ne m’est venu que 20 minutes après.)

Le pire dans tout ça, c’est que Yasmina pensait que je terminais mon stage hier. Ce qui signifie qu’elle a attendue le dernier moment pour me porter ce coup de grâce. Sale hypocrite...
Quand quelque-chose n’allait pas dans mon travail, elle me l’a toujours dit. Par contre, ce comportement (inventé) qui avait l’air de la tourmenter, elle me le fait savoir mon "dernier jour".
Comme quoi c’est du mensonge.

Et dire qu’il me reste 1 mois à tirer, dont deux semaines complètes..