Journal de fin de jeunesse

Una mirada fuerte


Samedi soir, en sortant du travail, je suis allé à Houppette et Compagnie dans le 11è, l’entreprise où je rêve d’être acceptée en contrat de professionnalisation pour mon BTS. C’est en fait une boutique institut spécialisé dans le maquillage bio et les soins bio. Elle a été montée il y a moins d’un an par une maquilleuse professionnelle.
Il y a une carte de prestations intéressante, pas d’épilations ( !) et surtout, 50 % des prestations réalisées sont des maquillages. Pour moi, ce serait l’idéal. Développer mes capacités en maquillage, me montrer créative. Ce serait magique. Un jeudi soir par mois, elle organise des nocturnes dédiées aux cours de maquillage. Il y a même une loge à louer à l’heure ou à la demi-journée pour les artistes qui veulent faire des essais maquillage.
Je serais vraiment comblée si j’y était acceptée.
Alors samedi, en sortant de Charme d’Orient, je suis allé directement là bas rencontrer la responsable, me présenter et déposer mon CV.
Et malheureusement, pour le moment, elle ne recherche personne. Elles sont deux, c’est une petite structure avec une seule cabine, et elle n’a besoin que d’une seule esthéticienne. çA m’a paru logique. Par contre, les clientes sont maintenant en demande d’épilation, et de ce fait, elle va devoir répondre à cette demande… Elle va s’y mettre d’ici moins d’un mois. Et elle m’a dit que, si ça fonctionnait et qu’une deuxième cabine ouvrait, elle prendrait quelqu’un!!!!!!
Je croise les doigts ! J’espère tellement que ça va se faire. Ce serait à partir de septembre.
Demain, comme convenu, je lui envoie par mail une lettre de motivation.

Enfin, tout ça pour dire qu’en sortant de Houppette et Cie pour rejoindre Fanny et boire un verre, je suis passé devant un restau latino; BodegaBay. Il est dans la même rue que l’institut.
J’ai aperçu dedans un serveur latino qui me regardait passer, avec insistance.
J’ai fait ma belle. De loin, il avait l’air de me plaire.
Alors, après avoir bu un verre de blanc fruité, j’ai proposé à Fanny qu’on aille manger là. Ils avaient des fajitas végétariens, que demander de plus ?
Fanny me disait sans cesse que le serveur n’arrêtait pas de me regarder. C’est vrai, il me regardait beaucoup. Je l’ai dragué subtilement, sans rien faire de plus que respirer, à ma manière.
À la fin du repas, il nous a invité à prendre un verre au bar.
On a discuté, de choses intéressantes. C’est un garçon intéressant, arrivé du Chili il y a 7 ans pour réaliser un doctorat en sociologie qui ne lui sert à rien d’autre que d’être barman.... Quand il a compris que je parlais en espagnol, il m’a dit :

" Tu es jolie"
J’ai dis que Non, que j’étais comme tout le monde.
Il a dit que tout le monde n’était pas joli.
Puis, il a dit ça :

"Tienes una mirada muy, pero muy fuerte. Cuando me miraste, es lo que vi. Tu mirada fuerte.
Me pones nervioso. De verdad, me pones muy nervioso" *

J’ai été flattée. Comme toujours. Avec la surprise feinte à la perfection, comme toujours, de celle qui, depuis tout ce temps, sait ce qu’elle dégage.

Enfin, je ne sais plus, d’autres verres ce son enchaînés. Puis il m’a dit qu’il était marié. (j’ai toujours autant de chance).
Avant de partir, je suis allé aux toilettes. Quand je suis revenu, il nous a demandé nos numéros à Fanny et à moi. Comme on lui avait dit qu’on cherchait un appartement ensemble, il s’était proposé de nous aider; c’était pour ça les numéros.
En sortant, Fanny m’a dit que pendant mon absence aux toilettes, il lui avait d’abord demandé son numéro à elle. Je n’ai pas compris, puisque d’après elle (et d’après moi), c’est moi qui lui plaisait.
Mais : elle m’a expliqué qu’il lui avait demandé son numéro pour l’histoire de l’appartement. Qu’il voulait depuis longtemps me demander le mien.

"Je voulais demander son numéro à Anne" il a dit, "elle me plaît. Mais elle a l’air d’avoir un caractère très fort. Elle me fait peur".

Voilà ce qu’il a dit de moi. Et ce n’est pas la première fois ça, qu’un homme dit que je lui fait peur, un peu.
J’ai du mal à comprendre, ce qui ne va pas chez moi.
Peur…

En rentrant, j’ai vomi dans le rer, j’avais trop bu. C’était horrible. çA faisait longtemps que je n’avais pas ressenti les vertiges morbides de l’alcool. C’est très angoissant.
J’ai vomi dans mon sac plastique. C’était humiliant. D’autant que peu après, deux types sont venu s’asseoir juste à côté de nous et se sont plaint que ça puait..... J’adore.
Heureusement, en sortant, ils m’ont interpellés pour me dire "T’es très mignonne". Si ils savaient que c’était moi la responsable de la mauvaise odeur.
C’est, bien évidemment en descendant de ce même rer que j’ai réalisé que j’avais vidé le sac plastique de tout (sauf un tupperware de maman, ça m’a rendu triste de devoir le jeter). bref, de tout, sauf de mes clefs.
Crise de fous-rire avec Fanny. Il a fallut que je les récupères, en plongeant la main dans le sac.... (VDM)

  • "Tu as un regard fort, vraiment très fort. Quand tu m’as regardé, c’est ce que j’ai vu, ton regard fort. Sérieusement, tu me rends très nerveux."