Journal de fin de jeunesse

Pour en finir avec Rodolfo

Il y a peu de temps (2 jours je crois). J’ai annoncé à Rodolfo le saxophoniste à la peau douce que je ne venais plus au Mexique.

En effet, je ne peux pas me le permettre financièrement à cause des frais d’agence et de la caution (x 2) que j’ai payé....
Et puis de toute façon, je le sentais de moins en moins; Mes amis dispersés, le soucis avec Carlos et Celeste, le manque d’argent de mes amis et le fait que finalement j’allais devoir une énième fois me faire mes petits voyages toute seule.... Et surtout, le plan (foireux) avec Rodolfo.

Avec Rodolfo on avait prévu de se voire, et même, de passer mon séjour ensemble. D’aller à la plage ensemble, d’aller camper au Volcan le Popocatepetl ensemble… Et ça me semblait magique!
Bon, je n’y croyais qu’à moitié car, par deux fois lorsque j’étais là bas, Rodolfo m’avait planté.
Mais; plus les jours passaient, et plus on en discutait. Plus on en discutait et plus je le sentais sincère et réellement épris de moi.
On s’est monté la tête. Mais avec sincérité. Beaucoup de tendresse. Et un réel désir, de se voir, d’être ensemble.
On en ai même venu à penser que, peut-être, il y avait quelque-chose de possible entre nous, car avec toutes ces années et cette grande distance, on revenait toujours l’un à l’autre et on s’adorait toujours autant.

Mais; petit à petit, il a commencé à montrer des signes de distance. Et je n’ai pas été étonnée. Il m’a planté deux fois. Il en fallait bien une troisième pour faire honneur à ce cher dicton!
Alors, je m’y attendais. Plus ça allait, et plus je m’attendais à me retrouver plantée comme un cactus en plein désert dés que je serais au Mexique.
Tout d’abord, il a commencé à me parler de sa pauvreté. Du fait que son manque d’argent allait en fait l’empêcher de venir à la plage avec moi.
Qu’on allait faire des choses ensembles oui, mais des "cosas de pobres"....
Et puis; son amertume constante, son manque d’ambition flagrant, sa façon de rejeter tout en bloque sans réelle revendication, sa toxicomanie pathétique.... Je sais pas. Il a commencé à m’agacer de plus en plus.
J’ai repensé à sa façon désagréable d’être avec moi quand il est sous l’influence de sa drogue. J’ai repensé à ses mensonges. À sa lâcheté. À sa manière de se déculpabiliser. Et, surtout, à sa grande prévisibilité. À sa transparence même.
Et, le désir de passer mon voyage au Mexique avec lui a commencé à s’estomper.

Et, le fait que finalement, je ne puisse plus me permettre d’y aller pour cette fois m’a soulagé.

Enfin. Pour en finir avec ce mec toxique (un de plus), je lui ai dis que malheureusement je ne venais plus au Mexique cet été.
Bon, il a dit un truc style "Aouch!!!", et a rajouté que ce serait pour la prochaine fois.
Jusque là, tout va bien, c’est une réaction saine et normale.
Attendez la suite !

Le lendemain, j’affiche sur mon mur Facebook que j’ai bien obtenu l’autorisation ESTA pour me rendre en Floride sans Visa et que "Alligators me voilàààà !!!" (le 13 août).
Quelques heures après, il y a un commentaire de lui qui dit (en espagnol bien sur) : "Et le Mexique???"
Je lui réponds que je lui ai déjà fait part de la nouvelle hier. Donc que pourquoi il pose la question ? Et que de toute façon la Floride, c’est prévu depuis plus longtemps que le Mexique et que, travailler avec des grands félins je ne perdrais ça pour rien au monde!! !

On commence à discuter et là, il m’attaque. Il devient odieux avec moi. Aigri. Détestable. Je le sens, amer derrière son écran. Tellement....
Je lui demande pourquoi il est fâché contre moi, car je ne lui ai rien fais.
Il réponds que j’ai raison, je ne lui fais rien du tout. Mais alors vraiment rien. (WTF???)
Je sens là une once de fierté ridicule, celle du mec profondément blessé. Celle qui veut me faire croire qu’il s’en tape de moi, que je ne lui fais rien au sens émotionnel du terme.
Je ne comprends pas vraiment ce qui lui arrive. Et je pense même que c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité vu les plans dégueulasses que lui m’a déjà fait.
JE LUI DIS QUE JE NE LUI DOIS RIEN.

Puis, je file dans la douche. En sortant, je constate qu’il m’a laissé plein de messages du genre "Ah bah tu ne dis plus rien maintenant. Allez ok c’est bon. Eclates toi, tu viendras pas, c’est rien....."
Et blablabla.
Je lui dis que oui je compte m’éclater. Et que je n’aime pas sa façon de se comporter avec moi. Que je le sens bien amer d’ici, derrière son écran.
Il dit du vent. Il dit des choses insensées de mec touché dans sa fierté. De mec trahi!! ! J’hallucine complètement!
Il dit qu’il préfère m’effacer de sa vie. Puis, il part dans un grand cyber-éclat de rire : "JAJAJAJAJA".
Je suis choquée et préoccupée aussi, de voire à quel point il est amer et stupidement immature. Très déçue.
Il me dit qu’amer, il l’est toujours. Et là encore plus.

ET LÀ, IL ME DIT LA CHOSE QUI ME MET HORS DE MOI:
"Juste, évites de faire des plans que tu n’es pas capable de réaliser. Juste, évite de trop parler quand tu n’es pas capable s’assumer".

Je suis sous le choc.
Je lui dis : " T u as raison Rodolfo. D’ailleurs je te retourne le suggestion."
(J’ai envie de rajouter que celui qui fait des promesses qu’il n’a jamais tenu c’est lui. Que celui qui me promet la plage et les voyages et la disponibilité c’est lui. Que celui qui, au dernier moment, très prévisiblement, m’annonce qu’il ne pourra pas en fait, c’est lui.
J’ai envie de lui dire, encore, que la dernière fois que je suis venu au Mexique, et qu’il m’a fait tout ce cinéma en me promettant que cette fois il ne me lâcherait pas..... Il m’a lâché une fois m’avoir baisé.
J’ai envie de lui dire, tout à coup, à charge de revanche et parce-qu’après tout c’est bien fait si ça lui fait mal. J’ai envie de lui dire : "Tu as vu Rodolfo, les promesses engagent finalement plus ceux qui les reçoivent que ceux qui les font.")

Mais je ne dis rien. Pour ne pas envenimer la situation. Parce-que c’est inutile. Et que de toute façon, même si je sais avoir raison. Même si je sais que c’est injuste ce qu’il vient de me balancer. Même si c’est moi qui aurait du lui dire ça.
Je ne dis rien car c’est un con. Au final. Et que je vais me heurter à un mur. Borné et hermétique. Un mur fissuré. Un mur trahi, selon lui. Donc, un mur qui a perdu le sens des réalité. Un mur en démence. Un mur bon à être démoli.

Mais; j’enrage.

Ensuite, il rajoute que je ne saurais plus jamais rien de lui. Qu’il me le promet.
Il m’envoie un bisou.
çA m’énerve encore plus. Il veut passer pour le mec mature qui accepte la situation. Calme et résolu. Alors que c’est tout le contraire.
Après tout, il m’a attaqué sans raison.
Alors, c’est plus fort que moi, je réponds : "Oui, un bisou (bien hypocrite de ta part à ce que je vois). Aurevoir."
Et je rajoute que je n’ai pas compris.

Et c’est là qu’il s’acharne.
Il me dit que oui, il commence à le croire, que ma tête pleine de truc est incapable de comprendre quoi que ce soit ! Et qu’il me raye de sa vie et que vraiment, ça ne lui coûte rien, je dois le croire!
Et qu’il n’est pas hypocrite, que c’est pour ça qu’il parle. Que je dois arrêter d’être une gamine et que je dois faire ma vie sans lui !

Suite à quoi, punition suprême (oulalala ça fait mal), il m’enlève de ses amis facebook!!!! !

J’ai le temps de répondre, complètement sonnée, éberluée devant tant de colère et de fierté malvenue. Devant tant de bêtise et de transparence immature que ça en fait mal au coeur.
J’ai le temps de répondre :

"Wow, quelle immaturité, je reste bouche bée. Autant de colère, ça fait de la peine.... Aurevoir"

Et voilà. Et je suis mal, parce-que j’ai de plus en plus l’impression que tous les mecs c’est pareil. Ils te la font à l’envers. Ils sont très doués (qu’ils s’imaginent), pour te faire passer pour la perdante de l’histoire. Ou la larguée, ou la conne, ou la méchante....
C’est terriblement prévisibles et fortement agaçant.
çA ne me surprend plus. Mais comme j’ai encore de l’espoir (folie), qu’ils ne sont pas tous comme ça, connement fiers, ça me déçoit toujours !