Journal de fin de jeunesse

Mal au cul

Mon épisode dépressif passe un peu. (Même si je me suis, encore aujourd’hui, réveillée à 11h00.) Mais, je sais que c’est dû à ma dose augmentée d’antidépresseur. Enfin je crois.
Ce n’est pas pour autant que je chante la mélodie du bonheur tous les matins en faisant un numéro de claquettes.
Et merde, mes 25 ans démarraient si bien…

Sonia et Laurent sont venus m’aider; l’autre jour. Ils sont venus m’aider à déménager le peu de chose qui stagnaient encore. Dans mon ancien appartement (mon ancienne cage de 17m2); une couette, quelques pièces de vaisselle.
Ensuite, ma meilleure amie et son mec, Sonia et Laurent toujours, sont venus chez moi. Mon nouveau chez-moi.
Ils ont beaucoup aimé l’appartement.
On a beaucoup ri.
Mais : Sonia m’a dit qu’elle n’était plus sur d’être présente à ma crémaillère du samedi. Car elle avait aussi dit oui à une autre amie pour son anniversaire.
Elle a juste oublié. çA ma chagriné, un peu. Et vexé, beaucoup.
Je pensais que je passais en premier. Que c’était comme avant. Qu’on était des soeurs. Aussi familières que ça. Aussi indispensables l’une pour l’autre que ça. Tellement indispensables qu’on ne le sait même plus. Qu’on ne le sent même plus. Que c’est juste naturel et familier. (On se connaît tellement, depuis 20 ans presque), mais elle me surprend encore.
Et, en tout ça. Dans cet énorme sentiment là. Flou mais certain. Ambiguë mais très clair. En tout ça, je me suis sentie trahie. Délaissée.
Je n’ai pas osé lui dire comme ça. J’ai peur parfois, de la force des mes sentiments pour mes amis. De l’amour que j’ai pour eux. J’ai peur que ça ne les effraie.
Mais; je lui ai dit. Que je lui en voulais un peu. Que ça me rendait triste. Que franchement elle pourrait faire un effort. Qu’elle était la présence la plus importante à ma crémaillère. Elle a dit qu’elle savait. Qu’elle verrait. Qu’elle était dans une sale situation.
Pourtant. Je n’avais pas envie d’être compréhensive. Vraiment.

Le lendemain. Le vendredi. J’ai revu G., le garçon que j’avais rencontré à la fête chez ma cousine.
J’ai passé une très bonne soirée avec lui. On a d’abord été boire un verre aux Abesses.

(Bertrand Cantat était assis juste derrière nous. C’est la deuxième fois que je le croise dans Paris. Il a le visage très marqué. Et sa voix… Je l’entendais parler, et c’était bien sa voix. Et dans ma tête, j’entendais sa voie crier "Ernestiiiiiiiiiiiiiine"
Les deux fois, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à tout ce qu’il avait vécu. Au meurtre dont il est, un peu, responsable. À la prison. À LA CHUTE. La vraie chute. C’est impressionant, et fascinant. C’est comme se trouver nez-à-nez- avec un personnage mythique. Un héros de western ou un méchant de roman policier....)

L’alcool m’est vite monté à la tête car je n’avais rien mangé avant. Juste un pain au chocolat chez mon ancien voisin D., après mon heure de conduite et mon état des lieux de sortie.
Du coup, je ne me sentais pas timide. Ni rien.
Mais la tête me tournait beaucoup. On est alors allé manger. Je n’ai presque rien avalé.
Puis, on est allé à Pigalle, se poser dans un dernier bar. C’est là qu’il m’a embrassé. Je lui ai dit que je trouvais qu’il allait vite un peu, quand même. Et je l’ai embrassé à mon tour. Parce-que, je ne sais pas. j’en ai eu envie d’un coup comme ça.

Mais : je ne m’emballe pas. Ni ne me sens transportée. Je me sens juste terriblement angoissée. Je ne sais pas si j’ai envie de quelqu’un. En fait. Je n’ai envie de personne. Ma période où j’étais chaude comme la braise est passée. Et là j’ai peur.
J’ai peur de ne plus jamais ressentir de désir pour un homme. De ne plus jamais ressentir "le truc". De ne plus jamais tomber amoureuse, faute d’exaltation préalable. J’ai peur de ne plus y arriver. D’en être incapable...
Je me sens mal.
Mais je le garde au chaud lui. Avec cette apréhension que je déteste. Cette envie de fuit que je n’arrive pas à m’expliquer. DE FUIR. Oui. Mais je me fais violence. Parce-que je suis pratiquement sur (du moins j’espère), que ce sentiment est juste lié à la peur de l’amour, de l’engagement. Encore.
Alors, je lui ai proposé que l’on se voit mardi. On verra bien.

Je ne comprends pas ce qui m’arrive… À l’aide.

Et puis. Surtout : j’ai une fissure anale!!! ! Et mon Dieu ce que je souffre. C’est un vrai calvaire.
Je prends des médocs depuis deux jours, mais je ne sens pas vraiment d’amélioration.
Et merde. Va falloir que j’aille consulter. Et je redoute que ça me plante mon voyage en Floride!
Fallait que ça m’arrive à moi....