Journal de fin de jeunesse

Certains l'aiment chaud

Cette après-midi à l’école, on a regardé Certain l’aiment chaud pour le cours de français.
Le prof avait prévu de nous montrer quelques films sur le thème du rire (thème au programme cette année au BTS).
Il avait évoqué celui-ci, entres autres.
Film que d’ailleurs, j’étais la seule à avoir vu.

Et ça m’a ému.

Au début, je ne voulais pas le voire. Et je me suis sentie mal et en colère quand il a dit que c’était celui-ci que nous allions regarder. Parce-que ce film, c’est l’avant dernier film que j’ai vu avec maman.

Je me rappelle très bien cette après midi là. C’était un dimanche, et maman était en permission à l’hôpital.
On avait passé une bonne journée. Et avant qu’elle ne retourne à l’hôpital, on avait regardé ce film.
Film que nous aimions tous beaucoup et qu’on possédait en cassette vidéo depuis des années.
On a beaucoup rigolé cette après-midi là. Devant ce film là.
Ensuite. Maman était repartie dans l’horreur de l’hôpital. Avant qu’elle ne monte dans la voiture, je lui avais demandé si elle avait passé une bonne journée.
"Oui ma chérie, une très bonne journée." m’avait-elle répondu, forte dans son bonheur trop court. Et je m’étais sentie pleine d’amour pour elle. Et pleine d’espoir.

Mais elle est quand même morte. Et le souvenir de cette après-midi, comme étant l’une des meilleurs que j’ai passé avec elle, est resté.
Et pour moi, ce film, c’est cette après-midi là.

Et aujourd’hui, il a fallut que je le revois. Sans elle.
Et j’ai pensé que la dernière fois que j’avais ris devant ce film, c’était avec elle. Il y a plus de 3 ans.

C’est à ça que j’ai pensé, quand le professeur à dit le nom du film. Que la dernière fois que je l’avais vu, c’était avec ma mère.

çA m’a fait très bizzare, de rire comme ça, pour les même choses dont je riais avec elle.
Je devrais souffrir. çA devrait être une torture de raconter ça. Mais ça ne l’est pas.

Je me sens tragiquement héroïque alors que je n’y suis pour rien.