Journal de fin de jeunesse

Éconduit

Il y a aujourd’hui une semaine, je suis allé voire avec Fanny une pièce de théâtre fabuleuse.

C’était au théâtre en bas de chez moi.

Suite à ça. Nous nous sommes rendus dans ce nouveau grand concept café-bar-brasserie qui vient d’ouvrir sur les quais du canal.
Un endroit très attirant. Chargé d’histoire. Intriguant.
Un endroit qui était resté fermé durant plus de 200 ans. Et qui a réouvert, il y a seulement un peu plus de 2 mois.
J’y avais justement vu, en septembre alors qu’il faisait encore très beau (je m’en souviens, c’était un dimanche avec ma soeur). J’y avais vu sur une scène installée à l’extérieure sur le parvis, un match d’improvisation.
Nous n’étions pas restés longtemps. Mais assez pour que ce café immense attise ma curiosité.

Et c’est pour ça que, dimanche après le théâtre, nous sommes allées y boire un verre avec Fanny.
J’avais la belle robe artisanale et de marque espagnole que je m’étais achetée la veille. Un très belle robe. Extravagante mais élégante. Avec, aussi, un décolleté peu être un peu trop profond. Et que j’avais rehaussé d’un wonderbra, absolument pas essentiel.
C’est pour cette raison, d’ailleurs, que j’ai eu un succès comme je n’en connaissais plus depuis longtemps. Dans ce café. Auprès de ses serveurs et de ses barmans.

Et finalement. J’ai repéré un barman qui me plaisait bien. Et, incroyable, il semble qu’il m’ait repéré aussi.
Jusqu’à finalement finir par; aller prendre un verre avec lui. Le soir. À la fin de son service.

Moi qui désespérais de ne plus jamais rencontrer quelqu’un qui me plaise. Et qui désespérait, aussi, de ne plus jamais connaître les joies du flirt. J’ai été rassurée.
J’ai vraiment passé une très bonne soirée. En sa compagnie.
Il était très tard quand il m’a laissé devant la porte de mon immeuble.
On s’est embrassé.
Et je suis rentrée me coucher. Sans m’ôter le mascara des cils. Sans me laver les dents. Ni rien. Juste couchée. Dans une légère odeur de sueur de la journée. Et j’ai très peu dormi.
Et le lendemain matin, je suis parti en cours sans avoir révisé le contrôle de chimie organique une dernière fois comme je me l’étais promis.
(première erreur)

Une histoire parfaite, à tout point de vue.
La rencontre surprenante. Le garçon charmant. Et qui plus est, travaillant tous les soirs tout près de chez moi.
Le contrôle réussi malgré la nuit presque blanche (allez, grise!)

Mais voilà. Après, ça n’a pas été du tout.
Et aujourd’hui, une semaine après, je ne le reverrais plus.
Je n’en ai pas envie.
C’est triste. Et décevant. Mais c’est comme ça.

Et je ne me comprends pas très bien.
Finalement, il y a deux possibilités : soit c’est moi qui suis très atteinte, anormale. Et aussi très intolérante.
soit c’est lui qui s’est trop emballé. Et ça m’a horripilé.
soit, et c’est le plus simple et le plus rassurant (et c’est aussi une troisième possibilité), il ne me plaisait pas vraiment.

Ah. Comme j’aimerais que cette troisième option (ou même la deuxième ferait l’affaire) soit la bonne.

J’en parlerais demain. Ou au autre soir.
j’ai passé une trop mauvaise semaine et là, je suis fatigué et je veux juste terminer mon livre.

J’ai passé une bien mauvaise semaine. Pourtant, avec ma tant attendue galante compagnie...........

Car le garçon, est éconduit.