Journal de fin de jeunesse

C'était la dernière fois

"Ma façon d’exister n’est pas compatible avec le vie telle qu’elle est"

C’est ce que j’expliquais à J., il y a quelques heures. En pleurant. En souffrant. En ayant mal.
En tremblant; de ne pas pouvoir être serrée dans des bras. Ses bras qui sont loin. Qui sont à 10 000 kilomètres de l’autre côté de l’Océan.
En tremblant de douleur. Parce qu’il n’est pas là. Même si il affirme le contraire.
En tremblant de frustration. Parce qu’il est loin et ne peux pas venir et que j’ai besoin de lui maintenant.
Dans cet instant qui dure. De désespoir total. De souffrance inutile. D’incompréhension.
Dans cet instant là, qui dure toujours.

Je ne comprends rien à la vie. Car il n’y a rien à comprendre. J. me l’a dit : "La vida es una ilusion. ." Ou bien il a dit "El mundo es una ilusion. "

Il n’y a plus aucun sens. Je n’y trouve plus aucun sens.
çA me torture. Beaucoup. Je m’assoies sur le rebord de mon lit. J’ai froid. Et je souffre en silence, parce-que je suis seule. Et j’ai froid.
C’est le matin du 1er janvier 2012. Et je suis assise seule.
Et la seule chose que je suis capable d’écouter, de sentir, de goûter. La seule chose que j’entends à l’intérieur de moi c’est : la souffrance.
Je suis assise, toujours, les pieds nus. Les yeux humides. La gorge prête à se rompre.
Et ce que j’entends à l’intérieur c’est ça; la souffrance du non-sens de la vie.

Et j’ai mal parce-que je me demande comment je vais continuer cette mascarade. Je me demande ce qui va me pousser à continuer ça. Cette vie.

Les choses, je les aie comprises trop loin. Trop fort. Trop profondément.
Et il m’est complètement impossible de revenir en arrière : à l’état de compréhension partielle qui laisse encore sa place au bonheur.
Je suis partie trop loin. C’était prévisible : je me suis toujours beaucoup trop questionné.
Alors voilà. La souffrance qui ne ma lâche plus, elle vient de là.
Elle vient : de l’incapacité à vivre heureuse une vie qui n’a aucun sens. C’est juste un gouffre. C’est vide. C’est une illusion que l’on s’obstine à crédibiliser.
Mais je suis tombé dedans et; j’en ai vu le fond.

Je suis une fille malheureuse. Triste et torturée.

Et c’est à ça ce matin que je me suis dédiée.
Assise sur le lit, (après une fête du Nouvel An assez moyenne), à souffrir.
À pleurer en douleur sur l’impasse de l’existence. Sa vacuité.
Et je me suis rappelé, 5 ans en arrière.
''Les choses étaient bien différentes alors.
Ce matin là, le 1er janvier 2007, je m’étais réveillé dans les bras de J., et la seule chose que j’entendais, la seule chose que je goûtais. La seule que j’écoutais à l’intérieur de moi, c’était l’amour.
Je me rappelle d’une bouffée d’amour pour lui ce matin là; si violente, si envahissante qu’elle avait faillie m’étouffer.
''
Mais aujourd’hui, 1er janvier 2012 selon le calendrier, c’est la solitude.
Et cette solitude a tellement plus de sens que cet amour absurde que je regrette tellement.

La douleur telle qu’il a fallut que je lui parle.
Dans une détresse telle qu’il a fallut que je lui parle.
J. Il n’a pas voulu me comprendre.
Il a juste dit que j’étais une personne dont ce monde avait besoin.
Il m’a juste dit qu’il m’aimait.

(Si tu m’aimes viens. Je t’en supplie, si tu m’aimes viens.
Et peut être je réussirais à vivre à nouveau.)

1er janvier 2012. Je n’ai qu’une seule résolution:
Qu’une souffrance, qu’une torture aussi puissante et obscure que celle là, ce soit la dernière fois que je la ressente.
La dernière fois !