Journal de fin de jeunesse

Peinture Italienne

J’étais dans le métro et je rentrais de l’école.
Je ressassais une discussion avec les copines de l’école, justement.
Elles me donnaient leur avis, hier midi, sur le fait que je sois toujours célibataire à 25 ans alors que “je suis bien”, comme elles disent.
Selon elles, c’est parce-que je n’ai pas confiance en moi à un stade où ça se voit. Du moins ça se ressent.
Elles disent que je me dénigre pour rien, que je m’auto-flagelle. C. a utilisé le mot “rabaisser”. En gros, je me rabaisse. J’agis comme si je ne méritais pas d’être heureuse. Ne méritais pas d’être aimée et désirée.

Je sais que c’est en partie vraie. En partie ce que je m’inflige.
Je leurs ai expliqué que depuis la perte d’une grande partie de ma belle chevelure, problème qui me pourrie la vie et elles le savent, je me sentais moche. Incapable de séduire. Plus capable de plaire à quiconque d’intéressant.
Elles m’ont dit que mes cheveux, tout le monde s’en foutait. Que cette certitude que ne ne mérite pas de considération, ça se ressent. Même inconsciemment. Et que c’est pour ça que les mecs biens ne viennent pas vers moi.
Je pense que c’est très simplifié. Mais que dans les grandes lignes c’est ça mon problème. Je trouve ça injuste ce qui m’arrive avec mes cheveux. Et bien sur ça me terrorise quant à mon avenir sentimental plus qu’incertain… Mais je dois l’accepter. Et faire de mon mieux avec ce que je suis.
Elles ont ajoutés que je devais paraître sure de moi.
Comme a dit A. : “Même si t’es pas la plus fraîche, tu dois te comporter comme si tu l’étais, la plus fraîche !!”
çA m’a fait rire. Et aussi, ça m’a fait mal au coeur. Parce qu’avant, je l’étais la plus fraîche. Je savais que, où que j’aille, j’allais plaire, j’allais séduire et j’allais les faire baver. Et je marchais la tête haute. Hyper sur de moi. Je me retrouvais rarement seule…

çA. C’était avant.

Je n’arrive pas à comprendre ce qui a changé.
Mes cheveux ont-ils réellement un tel impact sur ma confiance en moi ?
C’est triste.
Je dois changer de comportement.

Dans le métro je songeais à ça. Une super jolie femme assise en face de moi me fixait.
çA m’a dérangé un peu.
J’ai sorti mon petit miroir et un rouge à lèvre pour me remaquiller la bouche.
La femme qui était belle m’a fait un grand sourire.
Je lui ai renvoyer une grimace coincée et polie. En me demandant pourquoi ça me gênait qu’elle me sourit.
Peu après, elle s’est levé pour sortir du métro.
Elle s’est penché vers moi. Elle m’a dit, avec un fort accent italien :

''“Je vous ai sourit tout le long parce-que vous avez un très beau visage. Vous avez un visage de Madone de la Renaissance.
On a envie de vous peindre. En Italie, si on vous regarde, c’est à coup sur parce-qu’on aura envie de peindre votre beau visage de Madone”''

Puis elle est sortie.
J’ai souri tout le long du trajet.
En arrivant au “Pachyderme”, Lara m’a dit “Je te trouve rayonnante!”