Journal de fin de jeunesse

Tim Burton, mon idole (?!)

Jeudi passé, on avait prévu avec Fanny d’assister à l’expo Tim Burton à la Cinémathèque.

Si, dans toute l’année 2012, je n' avais une seule exposition à choisir et qu’alors, toutes les autres m’étaient fermées, c’est sans conteste, sans aucune hésitation, que je choisirais celle-là.

(Mais tel n’est pas le cas.)

Le jeudi, c’est la nocturne, jusqu’à 22h00.
Avec Fanny, on s’est retrouvé devant la Cinémathèque. Et on a décidé qu’on avait le temps. Assez de temps pour aller prendre un verre de Chardonney (en se prenant pour Bree van de Kamp) au 51, le restaurant qui jouxte la Cinémathèque.
Arrivées là, on a papoter à n’en plus finir. Ne nous étant pas revue depuis fin janvier. Il me semble.
Arrivées là, et encore plus tard, nous voici en train de nous prendre en photo devant les immenses portraits des personnages cultes de Tim Burton affichés au 51.
Sorties de là, enfin, on découvre avec horreur une queue d’au moins 1h30 pour visiter l’expo.

Il était déjà 19h30. L’expo ferme, le jeudi soir, à 22h00. On serait donc rentré dans l’expo vers 20h30,21h00...
Hyper déçues, et en colère contre nous-même et notre stupidité habituelle, on a décidé que ça ne valait pas le coup.
Qu’on reviendrait dimanche !

Et puis c’est tout.

Alors on est allé mangé. À Cour St Émilion.
J’ai bêtement dépensé (gâché) une vingtaine d’euros dans un repas même pas bon.
Et. Je suis plus qu’à découvert ce mois-ci; A cause de ma paye merdique. Due à ma côté fêlée.

Dimanche:
Je bosse à fond mon contrôle de droit. Jusqu’à 14 heure. Pour ensuite rejoindre Fanny à 15h45 devant la Cinémathèque.
J’arrive à la Cinémathèque. J’ai déjà reçue le texto de mon amie qui me fait savoir qu’elle m’attends déjà dans la queue. Tout au bout, malheureusement…

Je constate l’ampleur de la queue. Je rejoins Fanny. On est désespérées. D’après les gars qui travaillent à la Cinémathèque; c’est 2h00 d’attente.
On attends.
Je peste timidement contre tous ces gens, qui de toute façon ne sont sûrement pas de vrais afficionados, et je me demande ce qu’ils foutent là à venir s’enfermer dans l’obscurité alors qu’ils devraient profiter du beau temps. C’est vrai qu’il fait vachement beau.
J’estime que l’on devrait organiser un quizz géant sur Tim Burton et que seuls les gens qui ont tout bon devraient être autorisés à rentrer dans l’expo.
C’est sur, ça ferait du monde en moins.

Finalement, on arrive aux caisses. Finalement, la queue, c’était une heure, pas deux. (Peut-être disent-ils deux pour décourager les gens.)
On entre enfin dans l’expo.

Je me suis sentie fascinée dés la première salle.
Le première salle met en scène dans des grands encadrés des clichés polaroïds pris par Tim Burton.
Des photos délirantes et inimitables. Des photos qui ne peuvent sortir que d’un seul esprit. Quel esprit, sinon le sien, (que l’on connaît si joliment), serait à même de receler des idées aussi magiques, aussi oniriques, aussi turbulentes.
Des idées, faites images et immortalisées par un simple polaroïd, qui je sais me hanteront désormais. Comme les créatures tordues et tourmentées hantent ses films et hantent ma mémoire.
Particulièrement, une série de clichés retient mon attention; une série qui dévoile un tout petit chien orné de gigantesques bois de cerf!
Je n’en suis pas revenu.
En fait, ce petit chien (un chihwawa) prend la pose devant un majestueux rideau rouge sur lequel sont fixés les bois de cerfs. Créant ainsi l’illusion parfaite d’une créature hybride.

Des photos, des figurines, des dessins, des centaines et des centaines de dessins.
Et des gens. Beaucoup trop de gens pour pouvoir profiter pleinement ce cette exposition indispensable.
Un système de queue s’est instauré à l’intérieur même de l’expo. Ce qui nous a beaucoup dérangé Fanny et moi.
C’était très frustrant.

On a pu, cependant, regarder des court-métrages et aussi le premier film d’animation non-amateur de Tim Burton; Vincent.
J’ai lu hier pendant le cour de vente que ce film d’animation, réalisé pour les Studios Disney, avait été jugé trop morbide pour être diffusé par eux.
C’est tellement drôle.
Effectivement, ce film est plus que sombre, et complètement déroutant pour le public Disney.
Tim Burton, l’artiste entier et incompris !

La suite de l’exposition est consacrée à Tim Burton en tant que cinéaste.
çA m’a beaucoup émue.
Je crois que le plus émouvant dans tout ça, c’est la présence du costume d'Edward aux mains d’argent, ainsi que la main elle même.
Les gens s’arrêtaient devant, hallucinés. N’y croyant pas.
Parce-que ce film, qui a marqué toute une génération d’ados fantasques (comme moi) est presque un mythe.
Il est le symbole de l’adolescence tourmentée. Du mal-être et du sentiment d’être différent, de n’être nul part à sa place.
Et de se retrouver face à face, comme ça, avec le costume et cette main qui ont tant marqués, ça fait vraiment quelque-chose.
Comme se retrouver face à face avec soi-même, mais soi-même enfant.
(Et aussi, le fait que ce costume ait contenu le corps de Johnny Depp était aussi pour quelque-chose dans l’émotion présente.)

Tout ce monde a fait que nous ne sommes pas restées aussi longtemps que nous l’aurions voulu. Et que nous n’avons pas pu tout voir.
Je vais y retourner. Peut-être même deux fois.
L’expo dure jusqu’au 5 août.

En plus de l’entré, on a pris une place de cinémé pour assister à un film de Tim Burton. On avait prévu d’assister à Mars Attack. On n' est pas allé finalement.
(Au lieu de ça on a mangé.... comme d’hab. Et vlan 20 euros claqués!)
On ira une prochaine fois. Malheureusement, jusqu’au 23 mai, ils ne diffusent plus Mars Attack, je ne sais pas ce qu’il en est après cette date.
Mais jusque là, en coordonnant nos emplois du temps, on peut assister à La planète des singes, que je n’ai jamais vu mais qui ne m’inspire pas tant que ça (car pas représentatif pour moi de l’univers de Tim Burton), Alice au Pays des Merveilles, qui est apparemment un peu décevant car on y sent Tim Burton muselé, et enfin Big Fish, que j’ai vu il y a trèèèès longtemps.

De toute façons je sais d’avance ce que je veux pour mon anniversaire; le coffret DVD qui regroupe l’intégrale de ses longs-métrages, et qui sort le 12 avril !

Cette envie folle d’y retourner, et l’enthousiasme avec lequel j’ai relaté cette expo au filles de ma classe m’a fait prendre conscience de l’importance de ce cinéaste dans ma vie.
Il est le seul, aujourd’hui, à proposer un univers aussi enchanteur, aussi attirant tant pour les yeux que pour l’âme.
Je trouve son oeuvre irrésistible. Et sa liberté admirable.
Un homme aussi puissamment imaginatif et libre, aussi profondément créatif et aussi tragiquement sincère et qui en plus sait s’adapter au grand public sans se dénaturer, sans faire la pute, je trouve ça brillant.
Et si j’avais une idole. Si je devais choisir une seule personne m’ayant marqué au point que je m’en suis inspiré dans ma vie de tous les jours. Je dirais; c’est lui.
Et j’ai hâte d’avoir des enfants, pour le plaisir de leur faire découvrir à leur tour cet univers unique. Pour qu’à leur tout ils entrent dedans avec la même joie fébrile que moi à leur âge.
(Je me rappellerais toujours la fascination qu’exerçait et qu’exerce toujours l'Étrange Noël de Mister Jack sur moi.)

Je reste impressionnée par ce monde à part, fait de milliers de dessins de figurines et de film, sorti de la tête d’un seul homme.
Pourquoi n’a t-on pas tous cette capacité magnifique à pouvoir se sonder et s’exprimer aussi pleinement ?
Pourquoi seulement certains ?
C’est la peur de savoir qui nous en empêche ? La lâcheté ?
Ou seulement l’incapacité ? La limitation de nos facultés ?
N’est-on pas tous égaux face à ça ? face à l’épanouissement de soi ?

Visiblement non. Et c’est triste.
Le monde serait sûrement différent si l’on orientait nos pulsions vers la créativité. Et non vers le reste. Tout le reste moche, gris, glauque et sanglant.

Si je rencontre (sait-on jamais) Tim Burton, je lui dirais merci.
Merci pour enrichir à ce point là l’univers du cinéma. Et aussi mon univers à moi. Et celui de tellement de gens.