Journal de fin de jeunesse

La thérapie des larmes

Aujourd’hui. Le 5 avril. C’est l’anniversaire de maman.
Enfin, ça l’aurait été si elle était toujours vivante.

J’ai eu du mal à respirer toute la journée.
En sortant de ma thérapie, surtout, j’ai été mal. Parce-que dans mon absence de larmes douloureuses, les larmes de la souffrance atroce, que j’attends toujours. Et bien dans cette absence là, et avec les dires de ma psy, j’ai cru comprendre que je n’avais pas souffert tant que ça car au fond je n’avais pas perdu grand chose.
Car au fond cette mort n’est pas une grande chose pour moi.
D’où l’absence de douleur atroce. De vrai deuil.

C’est une horreur. À force d’étouffer et de me sentir un monstre sans coeur, qui n’a jamais vraiment aimé sa mère, j’ai appelé Fanny en larmes.

çA va un peu mieux là.
Je ne peux pas croire qu’on était une famille pas soudée. Sans importance.
Je ne peux pas croire que ma mère soit à ce point "accessoire" pour moi.

Enfin je sais pas.
C’est affreux ce que je ressens.
Horrible.
Et je suis englué dedans.