Journal de fin de jeunesse

A pesar de...

A pesar de compartir las mismas olas, estoy navegando en aguas diferentes.
Distintas.

Sola. Mas que sola. A pesar de todos aquellos que me rodean.
A pesar de su amor hacia mi.

Estoy en el campo.
Rodeada por el silencio ruidoso del campo. Por : el cante de los pajaros. Por : el murmullo del viento a travès de las hojas. Por, tambien : el crecimiento lento de los arboles. Que percibo, sutil y fuerte, y brutal y tranquilizador.
Los arboles. De mi jardin.

Apenas acabo de plantar una semilla. La de un arbol frutal.
La meti dentro de una tierra clara, y humeda. No se si es buena. Tambien le di un poco de agua fresca.
Esperando que los insectos no la devoren.
Esperando que, el proximo verano, haya crecido.
Y sera mi arbol. Mi arbol frutal. La vida que di. Algun dia.

Apenas encontré una carta perdida. Escondida en un viejo libro. La carta que me habia escrito Fernando. Fue cuando vivia en Mexico. (Habiamos hecho el amor por una noche de tormenta. El acababa de perder a su abuelo. Y mi deseo, y mas bien mi corazon, me llevaron a darme a el.)
En esta carta, me escribe cuanto lo encanto yo. Y cuanto lo fascino. Y que escucharme es maravilloso. Y, que adora mis silencios. Y mi piel. Y todo.

C’est une lettre magnifique. Que je n’ai pas su lire. À laquelle je n’ai pas été réceptive. Du moins, pas profondément. Elle m’a flatté en surface. C’est tout.
Et aujourd’hui. Bientôt 5 ans après, elle parvient à m’apporter quelque-chose. Une sorte de réconfort dans cette période d’extrême solitude durant laquelle j’entame le difficile exercice d’apprendre à m’aimer. D’apprendre à arrêter de paraître. Et de vouloir plaire et séduire à tout prix.
Cette période là, commencée à peine, et qui s’avère longue, durant laquelle je veux réussir à être sure de qui je suis. À être sure que je suis quelqu’un de bien, de beau intérieurement, et qui mérite l’amour qu’on lui porte. Et surtout, qui mérite son propre amour.
Je ne veux plus sentir que je suis obligée de mettre un décolleté profond, ou une robe moulante, pour que l’on me voit. Je ne veux plus sentir que je suis transparente. Inintéressante dés que je ne suis plus dans la séduction ou le jeu sexuel. Je ne veux plus avoir besoin de ça.

C’est dimanche dernier que vraiment, j’ai pris conscience de ça; Avec Maly, nous étions assise à la terrasse d’un restaurant pour mon anniversaire, avec un groupe de connaissances à elle. Dont un type espagnol qui chantait avec sa guitare. Ce type là, il m’avait déjà été donné de le rencontrer plus d’un an auparavant. En plein été, alors que j’étais très belle, toute bronzée et à moitié nue en train de danser sur de la rumba dans le parc de la Vilette. Et : il avait craqué sur moi.
Pourtant, dimanche dernier, je crois bien qu’il ne m’a pas reconnu. Je portais un jean et un blouson de cuir fermé "jusqu’en haut." Je n’avais rien (crois-je) de séduisant.
Alors, pour qu’on me voit, je me suis sentie obligée de retirer ce blouson et de remettre du rouge à lèvres.
Et j’en ai eu pleinement conscience, ce que ça a de triste et de pathétique. Mais ça a été plus fort que moi. Sinon, le sentiment que je n’existe pas est trop lancinant, trop insupportable. "Voyez-moi!!!! j’aurais pu crier, N’ayez d’yeux que pour moi!!!!"

Puis, jeudi dernier, Sonia m’a tenu un discours qui m’a plus profondément fait prendre conscience de ça. De mon comportement superficiel. Qui n’a pas lieu d’être "Tu vaux tellement plus que ça Anne, elle a dit, tellement plus, regarde toi, regarde tout ce que tu es...."
Ce comportement, automatique quand je suis en public, il ne me sert pas. Au contraire, apparemment, les gens ont des a priori sur moi. Et l’image que je renvois est tellement fausse. Tellement loin de moi.
Malheureusement, c’est ma façon d’exister.
Je le sais.

Et je veux m’en débarrasser.
Etre vrai. Pas seulement avec moi et mes amis proches. Mais : être vrai tout le temps.
En agissant comme ça, je me fais du tort. Et je me prouve aussi à quel point je suis, inutilement, malheureuse.
Mon bonheur fragile, je le vois, dépends uniquement de la compagnie des autres, et de leur appréciation. C’est du vent ça, ce n’est rien. çA n’a aucune consistance.
Et je veux m’en débarrasser.

C’est pour ça que des lettres retrouvées, comme celle de Fernando, me font du bien. J’y lis un sincère intérêt pour moi. Et je réalise que les gens qui ont su me voir vraiment étaient les meilleurs personnes dans ma vie.
Alors que celles qui se sont arrêtées à l’image que, volontairement, je leur offrais (pensant que c’était la seule façon de plaire), c’étaient les pires. Les parasites de ma vie. Celles qui m’ont fait souffrir, m’ont blessées et rabaissées. (Claudio, Fouad, T. le comédien des larmes amers de l’été 2010 ...)
Une lettre comme celle de Fernando ou celles plus courtes de Carlos, ce sont des alliées réelles aujourd’hui.
Mais, je ne le vois vraiment que maintenant. Et encore. J’ai beaucoup de mal à y croire.

Cette retraite à la campagne, j’espère qu’elle va me faire du bien. Même si être seule avec mon père m’angoisse énormément. Y’a quelque-chose qui coince avec lui. çA vient de moi ?
Dans tous les cas, ça m’empêche de me sentir sereine.

Ma fête d’anniversaire était chouette.
J’ai réussie à me lâcher sur scène et à chanter "Amor a la mexicana" comme je l’avais espéré.
(Et là encore, je réalise avec dépit que mon objectif était de séduire le public, de le faire danser et crier, plutôt que de juste m’amuser. Que le public "me voit")

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