Journal de fin de jeunesse

Allez, plus que 9 mois

Aujourd’hui; c’est la rentrée. Ma rentrée. Et je le vois d’un mauvais oeil. çA tient plus du cauchemar que de la simple mauvaise nouvelle.
J’ai l’impression d’aller à l’abattoir.
Je repense à ces journées interminables. Cette envie incontrôlable de dormir les après-midi. Ces cours longs et insipides (surtout en droit et gestion) qui n’en finissent pas. Cette surcharge de travaille qui ne laisse aucun répit et aucun moment pour me consacrer à ce que j’aime et à ce que je suis. Ces jours de repos qui n’en sont pas. Et ces filles avec qui je n’ai rien en commun. Bêtes. Insignifiantes.
...
Aujourd’hui c’est ma rentrée.
Et je me dis : "Aller, plus que 9 mois dans cette école de merde!" C’est rien 9 mois. Une grossesse. çA doit passer vite une grossesse. Alors je me dis ça. Comme si j’étais une future maman. La future maman de ma prochaine vie. Qui me satisfera enfin. Qui commencera enfin. Dans laquelle je pourrais m’épanouir, enfin ! Je me dis : "Allez, dans 9 mois, c’est la libération."

Hier j’ai discuté avec Pascal. Il m’avait demandé d’être la voix-off pour la version espagnole de son documentaire sur une communauté paysanne Guarani. D’ailleurs, il s’envole tout à l’heure pour la Bolivie pour aller présenter son film aux principaux intéressés. (Et revoir certaines choses avec eux...). D’où l’urgence de la voix-off. Exercice auquel je me suis prêtée avec grand plaisir.
Et bon, pour lui aussi, sa vie actuelle est une vie imposée. Une vie imposée, en quelque sorte. Avec : un certain regard.
Il ne s’épanouie pas. Pas du tout. ll "gagne juste sa vie". Mais il a trouvé ce qu’il veut faire. Là où il veut vraiment aller. Lui, c’est la réalisation de documentaire. Moi, c’est plein de choses pour l’instant. L’écriture. La photo. La découverte et l’apprentissage du massage ayurvédique et de cette philosophie là… Plein de choses.
Bon, je n’ai plus le temps d’écrire.
Mais parler avec lui, ça m’a aidé à envisager courageusement les 9 mois d’école qui m’attendent.
Je me sens moins seul.

Vivement la fin. Que tout se termine enfin. Et que tout commence.