Journal de fin de jeunesse

Belle comme...

Il vient de m' écrire que je suis belle.
Il vient de m’écrire que je suis belle.
Il vient de m’écrire.
Par texto.
Que je suis belle.

Belle, il a dit. Comme une danseuse.
Un danseuse de flamenco.

(Il est en train de faire sa sélection de mes photos.)

Il est en train de se plonger dans mon visage. Et dans mon corps. Dans mon regard. Et dans les plus intimes imperfections qui dépassent de mes vêtements. Et : dans les moindres déséquilibres de mon visage et de mes yeux. Et de tout.
Il est en train de faire ça. Sauf que je n’y suis pas.
Moi je suis là. Dans l’attente d’une sorte de verdict.

Merde.
Ma réponse était minable. Gauche. Pathétique.
Quand j’ai reçu son texto, la sensation est apparue. Celle qui m’est familière quand je craque. Quand je me sens plonger dans le désir de quelqu’un. Le désir de lui.
La sensation : de chaleur. Et de faiblesse dans tout le corps. Et celle du rougissement de mon visage.

J’ai paniqué, et j’ai bêtement répondu : "Rooh… merci ;) C’est gentil de me dire ça… :)"
Merde.
Quelle conne.
Il a du me trouver tellement gourde.
D’ailleurs il n’a rien répondu.

Je l’aurais dégoûté ?