Journal de fin de jeunesse

How I feel

Finalement, ça s’est bien passé avec Mme. V. Je n’ai pas dépassé les 3h00 que je m’étais fixé.
Quand j’ai vu que je me débrouillais bien pour l’épilation des bras et qu’elle semblait satisfaite, j’ai avoué. Dans un but de séduction et de mise en confiance. J’ai avoué : "Je vous avoue que vous êtes ma première cliente bras...". çA l’a fait sourire.
Ouf.
Mais mon cauchemar m’a vraiment laissé un sentiment désagréable tout au long de la matinée hier.

Cette nuit, j’ai fais un rêve bien différent. Mais tout aussi pernicieux. On était genre le 20 décembre 2012. Et : je décidais de partir au Mexique.
Je m’y envolais. Dans mes rêves, c’est toujours hyper simple et très rapide de se retrouver au Mexique...
Alors j’y allais. Puis j’y étais. Avec C., la sublime C. Et Margaux, qui était une amie à C. !
Je sais plus trop, on parlait français. C. disait qu’elle en avait rien à foutre de 2012 et de la mort qui nous attendait.
Et je décidais d’appeler Rodolfo. Je lui disais que c’était moi. Mais trop abasourdi, il ne me croyait pas "Es una broma ???" * et tentait de me raccrocher au nez. Mais j’insistais.
On se voyait, je crois. C’était bizare. Un moment il était à moitié nu, juste avec un t-shirt. Et ça m’excitait complètement de voir sa grosse queue. Puis il enfilait un pantalon de survet' noir. Mais sa queue étant libre en, dessous, on la devinait quand même complètement. çA me rendait dingue.
Puis j’appelais papa pour le prévenir que j’étais au Mexique… Comme ça. Tranquille!
Il m’engueulait. Disait : "Ce soir je vais être tout seul ! Et demain matin je serais tout seul aussi pour le petit déjeuner....". Et moi je me sentais coupable. Comme j’en ai l’habitude. (héhé, petit clin d’oeil à Lhasa.) N’osant pas lui dire qu’il n' y aurais pas de demain matin.
Et voilà, je me préparais à faire mes adieux aux gens que j’aime là bas car la fin approchait. J’étais terrorisée. Je sentais déjà la brûlure du Soleil et l’odeur du souffre arriver.

Tout à l’heure je vois le photographe. Il va me prendre en photo au Père Lachaise. Il me propose aussi de l’accompagner à une expo photo. Je ne suis pas sure de vouloir y aller. Je ne le connais pas après tout. Et je ne saurais pas quoi dire sur les photos. Et je pense que c’est le genre à commenter tout ce qu’il voit… Dans ce besoin inexplicable qu’on les humains d’analyser et de raisonner devant toute oeuvre d’art pour montrer qu’ils sont capable de comprendre la vision de l’artiste. Pour trouver du sens à l’oeuvre. Ou je ne sais pas. Juste pour en parler. Car le silence leur apparaît peut-être comme un manque de sensibilité ou de réceptivité face à l’art et à la création.
Moi, je ne suis pas comme ça. Je réprouve ce besoin presque outrageant de commenter une oeuvre. C’est de la masturbation intellectuelle. Face à la création (je n’aime pas le mot art), je préfère marcher à la sensibilité. Je ne cherche pas à décortiquer ce que je vois. Ou à donner des interprétations fumeuses de ce que je crois comprendre.
Je préfère me laisser porter par mes émotions. Par ce que l’oeuvre suscite en moi. Fait bouger en moi. Et ce silence là. Ce silence des mots mais ce cri du corps et de l’âme, je trouve que c’est le respect minimun à témoigner au créateur. À l’artiste.
Voilà pourquoi les gens qui commentent les oeuvres, ils m’agacent. Ils me font penser à des poules qui caquettent dans leurs poulailler. Tergiversant sur la hauteur du grillage, par exemple…

Voilà. Je ne le connais pas encore. Et je commence déjà à avoir des préjugés négatifs. C’est tout moi ça !

Hier, après Mme. V, je n’ai pas arrêté en cabine. J’ai fais 3 soins du visage. çA m’a rempli mon après-midi. Mon dernier rendez-vous était à 18h00. Une femme très belle et très douce qui voulait un soin coup d’éclat pour se relaxer. Bien sur, comme elle m’était sympathique, j’ai débordé un peu sur le temps du soin.
"C’était magique avec vous, elle m’a dit." çA m’a fait très plaisir.
Parfois, je sombre dans la parano. Avec tous les commentaires hyper gentils et positifs que me font les clientes après les soins, j’ai peur; que les collègues s’imaginent que je fais des "trucs" en plus.... C’est con. Et il n’y a sûrement que mon esprit tordu pour m’imaginer que mes collègues s’imaginent un truc pareil. Mais c’est plus fort que moi. Parfois, je culpabilise quand ou me fait trop d’éloges. çA me met mal à l’aise. Comme si, la cliente et moi, on avait dépassés certaines limites. Mais sans savoir lesquelles… C’est ça, que je ressent.

Bon, je vais nager. Puis bronzer en lisant un peu.
Etre belle pour le photographe !