Journal de fin de jeunesse

J. devient Monsieur William

J’ai revu J. mon photographe samedi. Ce n’était pas prévu. Il m’avait dit qu’il n’était pas dispo le 19 pour me voir. Mais il est revenu sur ce qu’il m’avait dit. Et on a réussi à se voir une heure. Le temps de ma pause déjeuner.
Je ne veux plus parler de lui en tant que J. Après tout, J. s’est aussi mon ex. C’est bizzare d’avoir deux J. qui se croisent dans me textes comme ça. Un ancien. Et un nouveau.
Je trouve que ce n’est pas clair. Et que symboliquement, ça craint.
Alors désormais, le nouveau J. sera Monsieur William.

Il s’est passé quelque-chose de troublant samedi avec Monsieur William. Je le raconterais dimanche. Mais ça m’a enchanté. Comme dans un film français.
Le croiser, comme ça, par hasard dans Paris. C’était aussi charmant qu’une scène d’amour en noir et blanc.
J’ai ressenti une joie débordante. Qui débordait de partout. À tel point que j’pouvais même plus fermer la bouche. Tellement qu’ça débordait. Et que ma bouche, qui ne pouvait plus se fermer, elle est resté figée dans un sourire douloureux des heures durant. C’était comme une explosion. De joie. Ma bouche explosait encore et encore en un sourire incontrôlable. Et c’que ça m’donnait chaud ! J’étais pleine de lumière. J’aurais pu danser dans l’métro. Y’a même des gens qui m’ont sourit en retour, tellement je devais être jolie à voir.
"Tu m’as collé le sourire", je lui ai écrit.
En pleine rue de Rivoli, face à la librairie que j’aime tant. Sa main a caressé mon visage dans un instant fugace. Fragile. Qui s’est vite estompé. Mais mon coeur s’est mis à tambouriner. Il s’est pas arrêté, même quand je suis parti et que je ne l’ai plus vu. Mon coeur pulsait très fort, comme un écho à l’instant magique de la caresse sur ma joue.
La pulsation m’a accompagné comme de la musique. C’est ça, je crois, qui m’a fait sourire si fort. Et si longtemps.

J’écrirais ça dimanche.
J’ai hâte de le raconter. De le mettre en forme. De l’immortaliser. Cet instant là. Un des plus rayonnant de 2012 pour moi. Si petit. Si léger. Si rapide.

Monsieur William. Je le lâcherais pas. Je l’aurais à l’usure.

J’ai eu papa au téléphone lundi. Il a l’air d’aller bien. De prendre ce qui lui arrive avec philosophie. çA me rassure. Même si je me sens effondrée à chaque minute où j’y pense.