Journal de fin de jeunesse

"Je t'attendrais"

Je ne trouve plus le temps d’écrire. D’écrire, et aussi de faire tout ce que je veux.
çA me mine un peu. Je suis surchargée de travail. Mais je m’organise. Et je m’organise d’autant plus cette semaine car :

Demain je le vois. Je le revois enfin.

Mon J. Le nouveau J. Avec ou sans son appareil photo. Je m’en fous. Mais je pense que ce sera avec. Et je ne m’en fous pas tant que ça.
çA fera pile-poil deux mois depuis le Père Lachaise. Depuis la toile d’araignée. Et le rire. Et la chute. Deux mois que ma vie ne semble s’orchestrer qu’autour de ça. Ne semble tendre (en partie) que vers ça; le revoir. Enfin.
Les choses ont changés entre temps. Entre temps, il m’a dit que je lui plaisais.

Bien sur, je n’ai pas le moindre centime ce mois-ci pour m’offrir une petite robe marinière. Oui. Je m’imaginais le rejoindre demain soir en robe courte marinière style "Petit bateau". Avec des bas. Mon cuir. Et mes boots à talons.
On va à un concert. Il a deux places.
Et j’angoisse. J’angoisse complètement.
Je suis stressée. Pas assurée. Et si ça se passait mal ? Et si on en vient à vouloir coucher ensemble, que va-t-il se passer ? J’ai un peu honte qu’il vienne chez moi. C’est petit chez moi. C’est gamin chez moi.
Je ne suis pas épilée des jambes. M.C doit absolument m’épiler demain. Pas le choix.
Demain je travaille. Je n’ai pas osé demander à E. d’échanger son jour de repos avec moi. Alors je ne le verrais que le soir.
"On a la nuit", il avait dit il y a un moment. En parlant de cette fameuse soirée. Soirée qui est vite arrivée. Trop vite. J’ai peur. C’est demain.

Pourquoi ne puis-je pas être sereine. Sure de moi. Et puis après.... Après on verra ?

(Pourquoi est-ce que j’imagine que ça va forcément mal se passer ?)

Au début. Il devait m’attendre dans le jardin des Tuilleries. Et moi je devais le rejoindre une fois ma journée de travail terminée. Et ça. Cette attente de lui. Cette attente là. "Je t’attendrais.", ça m’a évoqué cette fois là, en hiver. Cette soirée où j’étais si triste. En hiver. J’étais passé comme une ombre devant le jardin des Tuilleries. Et j’avais senti mon coeur si lourd que j’avais bien cru que j’allais le vomir par terre. Et qu’il allait tomber sur le sol dans un bruit mou et mat. Un bruit sourd.
Puis, quelques mois après. Un homme qui me plaît me dit. M’écris, que : dans le jardin des Tuilleries, il m’y attendra. Moi.

Finalement il ne m’y attendra pas puisqu’on se retrouve pour le concert. D’un groupe que je ne connais pas.
Mais; le simple fait qu’il est envisagé cette attente. Le simple fait qu’un moment, elle ai été réelle et envisagée. Ce simple fait là, c’est beau. Et ça m’a rendu heureuse...
Parce-que oui, c’est beau.

Alors : pourquoi faut-il toujours que j’imagine que ça va mal se passer ? Que je ternisse les souvenirs avant qu’ils n’aient eu lieu ?

C’est le temps. C’est la pluie qui déteint sur moi.