Journal de fin de jeunesse

La Peur, la Colère, la Rage

Je me suis levée tôt.
J’ai réalisé un jus (enfin plutôt une "compote") pomme-banane-citron-gingembre avec mon nouveau et premier blender. J’ai appelé papa.
Suis allé nager 40 minutes, puis ai bronzé un peu dans le parc. En lisant le dernier Fred Vargas.

Je me sentais bien. Légère.
(Même si aujourd’hui, cela faisait 5 ans jour pour jour que je m’envolais pour le Mexique, passer l’année la plus heureuse de ma courte vie...)

Puis : je suis allé à Melun passer l’après-midi avec D.
On a parlé, posés sur les berges de la Seine à Chartrette. On a parlé. Puis, on a parlé de la Vérité. De ce qui nous attends. Nous attends tous, d’ici peu de temps. Quelques mois, qui vont s’envoler comme de la fumée, et que l’on va vivre les yeux fermés. Aussi insouciants que si un avenir nous attendait.
À la différence qu’il n’y en a pas. Pas d’avenir.

NO FUTURE.

J’ai ressenti : de la Peur. De la Colère. De la Rage.
Je brûle, je suis effrayée, et je suis triste.
Ces mêmes sentiments que j’avais ressentis il y a 5 ans, au Mexique. Quand j’avais appris la Vérité de la bouche d’un autochtone; La terreur. L’implacable et terrassante vérité qui m’avait, alors, anéanti.
Et que j’avais mis de côté. Étouffée pendant ces 5 années.

Voilà, c’est revenu.
Et c’est clair maintenant.
Et ce brouillard que j’entrevois quand je tente d’envisager mon avenir, il vient de là. De cette Vérité qui approche. À terribles pas. Et que je n’avais pas oublié. Que je n’avais pas si bien enterré que ça, finalement.

J’ai peur.
La légèreté s’est envolée.
Il y a du plomb à la place.
Et de la rage.
Merci D. Je ne sais pas si j’avais besoin de savoir…

En plus, j’ai craqué sur son pote.
Vraiment.
Mais à quoi bon se projeter ? Ou même envisager ?
Il n’y a pas de futur.

Je me battrais.