Journal de fin de jeunesse

Le soulagement

Un peu de passé dans mon journal (dixit Anaïs Nin), mais c’est ce que je fais toujours, écrire au passé.

Alors hier.
Hier a été une journée mouvementée.
J’ai du courir dans dans les coins pendant au moins 3h45. Mais ça semble réglé.

Alors hier; le soulagement de mes collègues au travail quand : je leur ai appris que cette histoire d’APL, ce n’était qu’une erreur.
M.C semblait sincèrement contente et soulagée pour moi.

"Je suis contente!", elle a dit, comme satisfaite. Comme après une bonne chose de faite.
"On a pensé à toi ce matin, elle a ajouté. Dis-le à E. que tout est arrangé, elle sera soulagée aussi. On a pas arrêté de penser à toi. On se demandait comment tu allais faire...."

Alors je dis à ma chef que tout est arrangé; la CAF et aussi la SECU. Elle aussi, bien contente pour moi.
Dans leurs yeux, surtout ceux de M.C, je voyais une réelle affection. Du moins, puisque l’on parle ici du monde du travail, une réelle compassion. Un réel intérêt pour moi, de réelles préoccupations envers ce qui me touche et ce qui m’affecte.
çA m’a fait chaud au coeur.

J’ai pris conscience de quelque-chose : Si M.C est aussi pénible avec moi, ce n’est pas qu’elle ne m’aime pas, c’est qu’elle me materne.
Je l’ai vu dans ses yeux, la semaine passée;
J’avais eu une idée pour booster les ventes du mois et lui en avait fait part.
Peu de temps après, quand je m’apprêtais à en faire part à E. (ma chef), M.C m’a couvé du regard. J’y ai lu une réelle tendresse pour moi. Avec ses yeux, elle me poussait à m’exprimer, en souriant, avec ses yeux. Elle me poussait à faire part de mon idée à E. Presque fière de moi.
çA m’a fait bizarre. Une sensation étrange, et rassurante. Un instant, j’ai vu dans ce regard celui d’une maman.
Maintenant je comprends des choses. M.C me tape sur les nerfs non parce-qu’elle est jalouse de moi au tout autre connerie que je m’étais mise en tête. Mais parce-qu’elle me voit comme une enfant et cherche à s’occuper de moi. À se montrer autoritaire, des fois, parce-que c’est plus fort qu’elle.

C’est marrant. Quand j’ai évoqué cette idée à Fanny, qui ne connaît M.C ni d’Eve ni d’Adam mais uniquement à travers ce que je lui raconte, elle m’a avoué qu’elle ressentais ça depuis un bon moment; que M.C étais chiante avec moi car elle se montrait maman.

"Tu vas pouvoir garder ton appart' ! m’a dit E.

...

Oui. je suis soulagée.
Mais je me suis tellement convaincue que j’allais en partir que je ne m’y sentais même plus chez moi ces derniers jours.
J’ai passé des heures sur des sites de collocation...
Mais c’est une bonne chose. Comme j’en ai parlé à ma psy ce matin. Ce que je veux dire, c’est que cette panique, cette "crise" soudaine, après avoir été maîtrisé, m’a permise de trouver la force en moi pour m’organiser et trouver des solutions créatives et raisonnées.
J’en ai tiré du positif. Une leçon.
Ne pas envisager le pire dans la panique et les larmes et le drame.
Mais : envisager le pire sereinement, pour trouver sereinement des solutions, rationnelles et efficaces.

De toute façon, je devrais quitter l’appart dés janvier prochain, car cette fois, je n’aurais plus d’APL.
Maintenant, j’ai de l’avance, et je ne serais pas prise au dépourvue.
Mais j’ai 5 mois pour me retourner et trouver ma solution.

Aussi, j’ai parlé à ma psy du message de Caly : "Y’a une fille sur le site où j’écris mon journal en ligne qui m’a dit telle et telle chose. Elle a raison. J’ai trouvé ça très généreux et bienveillant de sa part de prendre le temps de m’écrire tout ça".
J’ai appris à faire la différence entre subir sa vie et être dans une situation inconfortable temporairement mais dans une démarche constructive. C’est là que je suis. Même si je ne m’y plais pas trop pour l’instant, c’est une étape qui me mène quelque-part. Et c’est donc primordial.
C’est fou comme j’ai du mal à vouloir admettre ça.
Si je faisais ce dont j’ai envie comme une enfant capricieuse, je partirais loin.
Mais ce n’est pas possible là. Et je crois, tant mieux.

Je n’ai rien fais de ma journée. Je déteste ça. J’aurais pu en profiter. Mais j’avais une flemme. Celle qui me colle le cul au "canapé." Celle que je veux fuir.

Je me suis réveillé en pensant au garçon si beau du métro.
C’est dingue, parce-qu’il m’est apparu le 6 juin, le jour où Vénus entrait en Soleil où je ne sais quoi.
En gémeaux.
Ce que j’ai pu faire rire Audrey avec mon enthousiasme débordant par rapport à ça. Que Vénus est favorable au gémeaux là, et que le 18, le jour de mon anniv', elle va passer je ne sais plus où.
"Arrête d’être contente comme ça Anne ouaich, elle m’a dit, abasourdie, attends de voir avant de t’enthousiasmer comme ça"
C’est tellement stupide. Mais je me suis réellement senti heureuse et pleine d’espoir quand Alina, en cours, nous a lu un article sur ce qui concernait Vénus.
Et le soir même, j’ai comme un coup de foudre. Et ce garçon ne me lâche plus.
Même si je sais bien que je ne le reverrais pas. Croisé en plein Paris. Sauf qu’on est pas dans Amélie Poulain.
(Même si j’habite pas loin des Deux Moulins, je n’y travaille pas...). je l’aurais croisé à Gare saint Lazare encore…

Je trouve que j’écris beaucoup moins bien et moins profondément sur un journal virtuel que sur un journal en ligne. çA commence à m’inquiéter.
j’ai comparé avec mes journaux manuscrits d’avant. Ils étaient bien plus étoffés et plus profond.
Je me demande pourquoi. Aurais-je peur qu’on me juge ?
Je dois me reprendre. Et arrêter de penser à ce que l’on va bien pouvoir penser de moi. Je ne peux pas me le permettre sur un journal intime.
C’est mon principal problème, et celui que ma psy fait ressortir :

"Vous êtes toujours dans l’interrogation de savoir ce que l’on attends de vous"