Journal de fin de jeunesse

Les mail de maman

Je viens de relire certains des e-mails que maman m’avait envoyé quand je vivait au Mexique en 2007 et 2008.
Je ne les avait pas relus depuis tout ce temps là.

C’est très étrange. C’est comme si je redécouvrais une personne. Une personne qui s’était effacée. Qui s’était égarée dans mon souvenir. Qui dormait, à l’abri d’un voile un peu brumeux, un peu occlusif.
Et puis, tout à coup, relire ses mail, c’est comme la ramener à la vie.
Tout me revient en grande partie; ses sarcasmes, son inquiétude, son humour, son amour.

Son amour surtout.

Car oui, en en étant privé, j’avais oublié peu à peu ce qu’était l’amour d’une maman.

çA me manque cruellement. Elle me manque cruellement. Relire ses messages a été impulsif, comme si ça y’est, j’étais prête.
Mais non, c’est trop dure. Trop irréel.
Et le plus dure c’est ça; cette irréalité. Le plus dure, c’est comprendre en la relisant que je l’avais oublié. Que j’avais oublié qui elle était. Qui était ma maman.

(et voilà que je pleure, encore, de ces larmes stériles et de ces sanglots indolores, qui ne me soulagent pas.)