Journal de fin de jeunesse

Drôle de journée

Avant hier. Une journée tout en contraste.
Avant hier j’ai beaucoup pleuré quand je devais me réjouir. Avant hier j’ai du me réjouir d’une manière incomplète. Lésée. Et seule encore une fois.
Aujourd’hui je vais beaucoup mieux. Mes peines durent moins longtemps. Je suis plus forte. J’avance mieux. Je comprends de plus en plus fort ce dont je ne veux pas.

Mais je dois commencer par le début.
Avant hier; intuition confirmée. Intuition lointaine des prairies écossaises confirmée : Ratatouille est parti. Avec lui j’étais bien. Complice et désirante. Il ne m’a jamais fait l’amour. Je crois que la cause de son départ réside en partie dans un problème qu’il a. Je l’ai laissé partir. En peine. Pleine de chagrin, d’incompréhension et de résignation très très légèrement teintée d’espoir.
C’est moi qui l’ai laissé partir. Lui ai demandé de partir. Lui ai fait comprendre que c’était ce qu’il voulait, partir.
Lui ne disait rien. Ne suggérait rien. Il restait assis dans sa tourmente… Je crois bien que si je ne m’étais pas faite violence et ne lui avais pas intimé l’ordre de partir, il serait toujours là, assis sur mon canapé, la tête entre les mains.

çA s’est passé avant-hier ce drame là. A peu près deux heures avant mon entretien décisif avec le PDG de la marque "des raisins" avec laquelle je rêve de travailler...
J’ai fais bonne figure. Réussi mon entretien. On m’a dit que j’aurai une réponse dans les 24H et qu’il fallait encore que je fasse patienter la marque "de Provence" encore 24H. (Marque qui m’a dit Oui quand j’étais encore en Ecosse...)
Et puis finalement, alors que j’étais déjà revenu chez moi et que je pleurais tendrement, mon téléphone a sonné.
Et puis finalement, c’est à travers mes larmes que j’ai appris que le poste pour ma marque de rêve était pour moi.
"Bienvenue chez C.....ie" m’a souhaité la directrice.
Des années que je rêvais d’entrer dans cette marque.

Avant hier, le cul entre deux chaises.

(Hier je me suis teinte en roux subtil. Le changement dont j’avais besoin. Aujourd’hui mes cheveux attiraient tous les regards. Un monsieur m’a même dit:" Oh la belle chevelure!". C’est l’Ecosse qui m’avait donné envie de roux. De magique. De féérique.)