Journal de fin de jeunesse

Heureusement

Je suis lancée dans une bonne dynamique de reprise en main de ma forme (et de mes formes...). Aujourd’hui : 45 minutes de piscine, massages anti-cellulite, sport à la maison, contrôle de mon alimentation, tisanes drainantes et premier jour de complément alimentaire minceur.
Je fais attention là, car dans 20 jours exactement, je m’envole pour une semaine à Barcelone avec Papillon. Nos premières vacances ensemble. Je n’ai pas passé de vacances avec un amoureux depuis J. C’est à dire depuis 2008… Il me tarde d’être à l’aéroport et de, pour une semaine du moins, tout oublier. Oublier, surtout, ce quotidien qui me tue, qui me dévore. Ce quotidien au travail. Que je passe avec une personne que je déteste et qui me le rend bien. Mais : j’ai vu ma thérapeute hier, elle m’a bien aidé avec ce problème. Elle m’a aidé à gérer la situation, à être plus zen face à ça. Et peut-être, à en sortir la tête haute. Sans que plus personne n’ai rien à me dire. Même si, quoi qu’il en soit, ma décision est prise : avant la fin de l’année, je me tire de là.
Je fais attention à moi, à ne pas me laisser pourrir par le travail. C’est aussi pour ça que je reprends le sport. Pour me sentir mieux dans ma peau, et donc me sentir plus forte. Plus déterminée. çA m’a fait du bien aujourd’hui. Il me manque juste un lecteur MP3 qui va dans l’eau pour ne pas trop me faire chier quand je nage. Sinon ça passe pas vite, et je m’ennuie pas mal.
Papillon est loin, vers Poitiers. Il bosse pour son groupe électro. Il se donne les moyens de réussir, de percer enfin. Je l’admire pour ça. Il a quand même trouver le temps de m’écrire que j’étais magnifique sur ma nouvelle photo de profil facebook. Il me manque. Je me suis encore caressée en pensant à lui. Le visage enfoui dans sa chemise. Dans le pli de l’aisselle plus exactement. à Respirer les vestiges de l’odeur de sa sueur et à soupirer. Il me manque.
J’écoute Angel Olsen, Burn your fire for no witness. Je suis tombée amoureuse de cette nana. De sa musique. De sa voix hallucinante, qui se fout des modes et des conventions. Qui se fout de la norme des voix actuelles. Elle chante parfois du bout de la gorge. Presque des amygdales. C’est étrange et séduisant çA surprend mon oreille.

J’ai écris "heureusement". Heureusement qu’au travail, il y a la cabine de soin. Le rapport privilégié avec les clientes. Celles avec qui il se passe quelque-chose. Comme dimanche là, quand une dame m’a dit que j’irradiais quelque-chose de bon. Qu’au delà de mon joli visage, elle voyait que j’étais une belle personne. Et que le supplément d’âme qui transparaissait derrière mon regard était propre aux filles qui viennent d’ailleurs. Pas aux franco-françaises… çA m’a touché. Je n’ai que des origines andalouses, mais j’aime m’inventer du sang marocain. Et l’on me croit. Quelle importance ? Je viens d’où j’ai envie de venir. La vie est trop courte pour se contenter d’une réalité qui ne satisfait qu’à moitié.

Cette dame qui m’a dit ça, c’était une maman. Avant de m’occuper d’elle, j’avais fait un soin du visage à sa fille. Une très jolie fille. Avec une très jolie peau. Avec elle aussi, le contact était super bien passé. Une sympathie naturelle, qui venait d’elle comme de moi. J’aime ces moments là. Comme je l’ai écris, ils m’aident à tenir.
Alors cette dame, c’était une maman. Et c’est déjà la deuxième fois qu’une maman me fait un réflexion de la sorte à la boutique. Que je suis une belle personne et que ça se voit… La première fois, c’était venu d’une dame canadienne. Elle était là avec sa fille aussi. Et elle m’avait prise dans ses bras. çA me fait tellement chaud au coeur. Et, aussi, je dois le reconnaître, ça me rassure. çA me rassure sur moi. Et ma revanche, ma petite victoire, c’est qu’à ma connasse de responsable, ça n’arrivera jamais ! Personne ne lui dis jamais ça.
C’est étrange, en décembre déjà, ou peut-être en novembre, quand quelqu’un de l’entreprise me disait que S. (ma responsable) était un amour, je tiquais. Parce-que je sentais que ce n’étais pas le cas. Je voyais bien qu’au fond, chez elle, quelque-chose n’allait pas.

Je ne veux plus avoir à être stressé à cause d’elle. Je me lance un défi : arriver sereine au travail et ne plus me laisser angoisser par elle.