Journal de fin de jeunesse

Peinture

Journée culture. Journée peinture hier.
J’ai visité l’expo Edward Hopper au Grand Palais. Depuis le temps que je l’attendais celle là.
J’ai attendu deux heures dans le froid, les mains qui piquent et les pieds paralysés. Je ne sais pas ce qui m’a fait tenir dans ce froid. La fierté peut-être. Ou la foi.... Je n’avais surtout pas envie de m’eclipser, résignée, de la file d’attente et d’entendre le couple stupide derrière moi s’extasier:"Ouiiii, une de moins!!!!"
Alors comme tout le monde, j’ai attendu. Pendant l’attente, dans la neige, il y avait un clarinettiste courageux. Il a joué, à un moment de désespoir collectif; il a joué Bella Ciao ! Et tout le monde s’est mis à danser et à rire. Même moi, pour me réchauffer.

Cette expo m’a beaucoup plus. Edward Hopper est un maître. Il a été un coup de foudre pour moi à l’adolescence. Je me rappelle de la joie que j’avais ressenti en Terminal; je réalisais mon dossier d'Histoire des Arts pour le Bac. Et l’un des thèmes que j’avais choisi de traiter parlait de l’influence d’Edward Hopper dans le cinéma de David Lynch. Cette influence, cette similitude entre les deux artistes, je l’avais décelé moi-même. Et puis un jour, lors de mes recherches sur internet, j’étais tombée sur un article qui traitait justement de cette influence d’Hopper chez Lynch..... Quelle joie. Quelle fierté j’avais alors ressentie à découvrir que j’avais vu juste. Que ma sensibilité était juste. Que mon sens de l’observation était juste. Que, à l’instar de critiques de cinéma exercés à l’art et à l’analyse des oeuvres et de leurs influences, j’avais été moi aussi capable de déceler une influence. Et ce, toute seule, du haut de mes 17 ans. Sans bagage artistique ni cinématographique.

Un beau souvenir. Dont je suis encore fier aujourd’hui.

Alors l’expo m’a touché. M’a ému.
Je n’avais jamais réalisé à quelle point la peinture d’Hopper était photographique dans ce sens où l’utilisation de la lumière y est primordial. Il connaît la lumière. Il la maîtrise de manière très physique. Très scientifique.
La lumière est tout. Hier, j’ai réellement pris conscience de ça; que la lumière fait tout. çA va sûrement m’aider en photo...
Il y a une toile de lui qui m’a particulièrement interpellé. Elle s’intitule Two Lights Maine. (C’est un village je crois, dans le Maine). Et je me suis demandée pourquoi avoir choisi ce titre évocateur au delà du simple fait qu’il est le nom de ce village. Et puis j’ai compris; dans cette toile, la lumière provient de deux points différents : un point qui vient de la gauche, et un point frontal.

Après l’expo, je suis allé au cinéma voir Renoir.
Excellent lumière aussi. Et très joli biopic.