Journal de fin de jeunesse

Même la 25è Symphonie de Mozart...

Lever 6h00, tous les matin. Fatigue déjà.
Journée de 8h00, pas le temps de manger autre chose que du Quick ou du MacDO. Champs Élysées blindés. Fatigue encore… Mais le pire, le pire. L’invivable, le cauchemar. La maladie, la cause de folie, c’est le cafard d’à côté.... Ce soir encore, comme tous les soirs, il a mis sa télé à fond. Insoutenable. Insoutenable. Je ne peux ni me détendre, ni profiter de ma soirée pour me reposer, ni écouter de la musique (j’entends sa télé par dessus), ni me relaxer.... ni rien. Juste me taper la tête contre les murs, avec l’envie de hurler ma malchance. Envie de l’éliminer. Ce cafard immonde. L’éliminer avec une bombe insecticide géante. Et le regarder agoniser là, contente. Enfin.

Voilà ma vie. Même pas le droit de souffler. C’est quand qu’il se décide à décéder dans la nuit de mort inexplicable ? ? Et merde, même la Symphony 25 de Mozart n’arrive pas à couvrir ce grésillement abjecte. Intrusion. Viol. Viol.
J’ai appelé mon agence pour, encore une fois leur signaler que rien n’a été fait. Je donne mon préavis. jeudi. C’est fini. Me barrer d’ici.
Même pas envie de mon verre de vodka. Même pas le courage d’écrire sur les fous-rires d’aujourd’hui. Pas de joie, pas de repos, pas de moment de répit pour m’adonner au plaisir solitaire de… raconter et d’embellir. (je n’ose pas baisser le son de ma musique, sinon c’est le bruit infernal d’à côté). C’est normal ça ??
Pourquoi à moi Moi qui suis enfin parti de la maison où l’enfer c’était la musique de mon frère… Pour atterrir dans un endroit pire… Qu’elle ironie. Jamais en paix. Toujours des soucis. Pas le droit à moi-même, à mon deuil, à mon répit. Non. Quand

Même pas le courage d’écrire sur Monsieur Hadj, mon prof de cosmétologie. Sur l’envie que j’ai de séduire Monsieur Hadj. Parce-qu’il me plaît, un peu et qu’il me touche, beaucoup. Quand il me regarde j’essaie d’être belle et lointaine.... Une enfant. Revenir dans le cursus scolaire m’a ramené à l’enfance, quelque-part. Le fantasme, symptomatique, du professeur érudit. Charismatique et obscure.
Aller, faut que je prépare mon sac pour demain. Que je coupe mes cotons.....

Casse-Noisette est déjà plus couvrant. Brave petit soldat !