Journal de fin de jeunesse

Conquérante

J’ai 24 ans. Et je suis incapable de dire si c’est trop tard. Ou si c’est trop tôt…

Vendredi dernier, en parlant avec Francisco, j’ai réalisé une chose :

je suis pessimiste et convaincue de mon malheur et de ma malchance.

Convaincue de n’attirer que les mauvaises personnes (les mauvais hommes), de ne plaire qu’à ceux qui ne me plaisent pas et de ne pas plaire à ceux qui me plaisent. Convaincue aussi d’attirer les malheur et les situations qui s’empirent avec le temps; style mon voisin et sa télé (ça tombe sur moi, "comme par hasard !"), mes cheveux qui s’affinent, mon concours tant espéré raté.... J’ai réalisé ça Francisco m’a dit une chose :

C’est en ne s’attendant qu’à la malchance qu’on n’attire que la malchance.... ça me paraît tiré par les cheveux, voire arriéré comme théorie, superstitieux, facile, pratique aussi, un peu. Mais plus ça va plus je crois que c’est vrai. C’est dans un bouquin qu’il a lu ça; Le Secret, apparemment dans ce livre il est dit qu’il faut croire en sa chance et en son succès dans la vie et dans tout ce que l’on n’entreprend pour réussi et enfin atteindre la satisfaction, le succès, l’épanouissement.... Hum, ce serait ça le secret!
çA m’a semblé tout bête, mais en y réfléchissant, je réalise à quel point ça va être difficile. Je n’arrive pas à m’envisager heureuse dans l’avenir, épanouie, en accord avec moi-même et sans regrets… Bien au contraire, vu les difficultés et les doutes qui m’assaillent de plus en plus, vu cette poisse que je traîne depuis que je suis revenue vivre en France (depuis la mort de maman en fait, depuis sa mort...) et qui n’en finis pas et ne me laisse pas envisager un futur radieux, c’est dur d’adopter cette attitude positive. J’ai tellement essayé. j’ai été heureuse, vraiment, je me suis donné dans beaucoup de choses… et il n’y a eu aucun résultat, que de la déception. De la poisse. Petit à petit, de la désillusion. Le pire c’est ça; la désillusion. Je voudrais qu’elle disparaisse ! Je voudrais être comme avant, avant que le mal-être s’installe (comme il est venu; lentement, insidieusement, sournoisement et irrévocablement). Avant cette tristesse et cette désillusion qui ne me quittent plus. Qui font de ma vie un plus ou moins mauvais moment à passer, sans trop d’intérêt, sans trop de perspective… La vie de tout le monde peut-être, sauf que tout le monde n’a pas la chance de ne pas le savoir.

Alors il faut que je me reprenne, hay que hecharle ganas ! Redevenir la Anne d’avant "ça" : lumineuse, conquérante, pleine d’espoirs, séductrice et pleine de projets....Belle, et mince aussi. Quand je regarde dans mes cuisses le 5 kilos que j’ai pris depuis cet été, c’est mortel.
À la soirée de Fanny samedi, Carine, qui ne m’avait pas vu depuis plus d’un an, ne m’a pas reconnu dans mon discours. Elle a dit "Anne, la vache, je t’ai pas connu comme ça, qu’est-ce qui t’arrive ?" Et elle a rigolé. On a rigolé toutes les deux, comme deux vieilles vétérantes désabusées. C’est vrai, il y avait de quoi. Je me plaignait, je passe mon temps à me plaindre. Je m’en rends compte et c’est effrayant. J’ai 24 ans. Et je suis incapable de dire si c’est trop tard. Ou si c’est trop tôt…

Aujourd’hui j’en parlais avec Sonia, en nous gavant de glace à Hagen Dazs. Pour elle, j’ai une chouette vie. Et ça va venir, je dois me battre encore, plus fort et plus longtemps que pour les autres, ceux qui ont de la chance (ceux qui ont trouvé le Secret). Pour elle, mes problèmes sont normaux, mais comme c’est moi qui est anormale, j’en fait des objets de tortures, avec mes incessantes questions, mes incessants doutes, mes étouffantes angoisses.
Alors, j’ai décidé, aujourd’hui plus que jamais, et même si ça me fait peur, et mal au ventre, et ça me donne envie de me foutre sous la couette. J’ai décidé d’y croire, de me donner le temps, de me bouger le cul encore plus, d’être positive, de croire en mon bonheur. De croire et d’accepter (d’accepter surtout, c’est ça qui est dure) que j’ai le droit d’être heureuse. J’ai le droit et je vais l’être.

Seulement, je n’arrive pas à y croire. Je n’y arrive plus. Et j’ignore ce que je dois toucher, ou prier, ou manger ou même vomir pour y croire à nouveau.
J’ai 24 ans, et je crois que c’est trop tard…

çA va passer. Il faut que ça passe, cette torture que je m’inflige doit passer!!!! !

Sinon, aujourd’hui, je devais rencontrer le mec rencontré sur le net; Oliver. J’avoue que j’étais contente de cette nouvelle rencontre. Mais il était malade. On se voit dimanche!!!! ! J’espère être éblouie, et être éblouissante !

Aller je vais me coucher, en écoutant mon livre audio et en tentant de ne pas m’endormir au bout de 5 minutes