Journal de fin de jeunesse

Nager

Je viens de nager 50 minutes sans pause à la piscine Pailleron. çA m’a fait tellement de bien…

J’ai passé une petite journée au travail aujourd’hui (10h-16h00). C’était bien. Même si j’ai toujours cette pression désagréable, que je ressens face à la cabine et au jour où je vais devoir l’assurer; sans formation, sans rien. Juste avec un CAP en an un dispensé. Et les épilations… J’ai peur.

Demain je fais 10h-17h00.

Et la piscine commence, je crois, à me devenir indispensable. Pour évacuer tout ce stress nauséabond. Cette pression toxique. Cette dépression latente. Cette solitude inexplicable. Enfin, solitude est un assez grand mot. Je reçoit des tas d’appels, de messages et de mails sur mon Facebook. Mais depuis que je suis revenue de Floride, je n’ai eu envie de parler à personne réellement. Ni de voire personne. Alors je ne réponds pas aux appels. Je réponds pas aux textos, ou alors pour dire que je suis fatiguée, que je rappellerais plus tard.
C’est moche d’être comme ça. Aussi solitaire. Aussi lunatique. Jamais constante. Jamais disponible quand il faut. Et c’est pire quand je reviens de voyage.
Samedi, Maly voudrait que l’on se fasse un restau avec Fanny. C’est chouette. Mais je n’ai pas une tune. C’est une vraie catastrophe. À cause de mes APL qui ne sont pas tombées, de mes deux loyers prélevés le même mois, de ma première paye évidemment pas encore arrivée. Ce manque d’argent. Cette pauvreté, ça m’empêche de dormir les nuits, souvent.

Et puis, si je "vous" disais, encore, que; j’ai un soucis de télé avec un voisin. Celui du dessous cette fois. Il la met à fond; çA resonne comme un bruit sourd dans tout mon studio........
La première fois que je l’ai entendue, j’ai cru à une mauvaise blague. Même à un cauchemar. J’ai cru que j’allais me réveiller. Ce n’était pas possible. Pas encore. Pas après l’année infernale que je venais de vivre avec mon ancien voisin le filsdeputed’àcôté!!!!!!!!!!!
Mais c’était sans compter sur ma malchance.
Alors oui, maintenant c’est le fildeputed’endessous qui me pourrit la vie. M’empêche d’être tranquille chez moi. Et, pire encore, m’empêche de me concentrer pour travailler. Or, quand je vois la charge de travail énorme que j’ai pour ce putain de BTS, ça me fait très peur.
Hier, des boules-quies enfoncées le plus loin possible dans mes oreilles, je tentais vainement d’étudier mon anglais. Les larmes aux yeux, presque, devant ce qui m’apparaît maintenant comme une malédiction. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi cela m’arrive encore. Tout pourrait aller très bien. Mais il a fallut qu’il y ait ça. Il faut toujours qu’il y ait ça. çA me rends folle de rage et bien malheureuse. Moi qui était si contente d’avoir ce petit appart.
C’est amusant les différents points de vue que l’on peut avoir su sa propre situation.
Hier soir, avec ce bruit de télé infernal, j’étais une "femme au bord de la crise de nerf". Cette sensation, je le sais, tellement nocive pour moi, et qui m’effraie quand je pense à toutes les substances négatives et potentiellement dangereuses pour la santé que mon corps produit au moment où je suis dedans. Au moment où je la vie.
C’est ça le pire. C’est ça qui me rends malade; le manque de répit qui m’est accordé.
Et puis ce soir, le FDP (Fils de Pute) n’est pas là. Alors je suis au calme. Très fatiguée mais de bonne humeur. Et je me dis que j’exagère, que je ne suis pas maudite, que c’est juste un mauvais concours de circonstance… Comme si ça n’allait plus se reproduire. Comme si ça avait été un mauvais moment à passer, rien de plus.

(Papa vient de m’appeler, ça m’a fait du bien. Mais : il vent sa voiture car il est à court… je trouve ça très inquiétant.)

Alors oui, nager. C’est une sensation bénie. Je sentais mes muscles chauffer, je les sentais brûlants et humides, comme si une quelconque substance coulait tout leur long. C’était grisant.
Je ne pense à rien quand je nage. Enfin je pense (au boulot, au célibat...) mais dans une façon agréable et sereine de penser. Comme détachée, aérienne. Comme si les pensées n’étaient plus des poids qui me pèsent, mais des petites bulles. Rien que des petites bulles.
C’est pour ça que j’aime l’eau. Tout est plus léger, plus facile, plus anodin.
Et quand je sens que je chauffe, que je rougie sous l’effort, je plonge mon visage et mon cou dans l’eau fraîche. C’est presque une récompense. çA fait aimer l’eau encore plus.

Je vais des fois à cette piscine qui est à deus stations de métro de chez moi. Elle m’intéresse pour les cours d’aqua-biking. C’est très stimulant aussi comme sport. Malheureusement aujourd’hui je ne suis pas arrivé assez tôt pour le cours. Alors j’ai juste nagé.
Et c’était bien.

Je vais prendre une douche fraîche et me mettre au lit avec un livre audio (un livre de Stephen King). J’espère que je vais bien dormir.

(Finalement demain soit, on dîne chez Maly. Après on va prendre un verre. çA me semble plus sage.)