Il est temps
Je suis sortie du boulot à 21h30. Mes horaires légaux, (ceux qui figurent au contrat de travail), c’est de 11h00 à 19h00. Il faut croire que c’est une pure formalité. Le papier… Le contrat.
Bonne année. Année du changement. Oui, il est temps que ça change. Ce stress, ces horaires, cette ambiance hypocrite et anxiogène, je suis à bout. A bout de nerf. Et de patience. Je n’ai plus de vie. Je n’ai plus de légèreté. Que des matins lourds. Laboraux.
J’ai frôlé un cancer du col de l’utérus. Mais heureusement, je me suis faite opérer le 23 décembre. à temps. pour la modique somme de 600 € non remboursés par la SECU. La santé ça n’a pas de prix, hein?
2015, Bienvenue ! Il est temps que tout ça change. Le boulot surtout. Je n’en peux plus. J’envie les chômeurs putain. Et ma pote qui s’est fait licencier il y a peu… Nouveau départ pour elle.
Moi, juste un avertissement. La connasse n’a finalement pas pu résister à la tentation de m’en faire coller un. Je finis bien l’année. Et je m’en cogne. Je suis presque heureuse.
C’est vrai que j’ai fini l’année percluse d’amour. Dans les bras de Papillon. Et que je l’ai commencé de la même façon. Repue d’amour. Dans les bras de Papillon. Et dans les vagues de plaisirs perpétrées pas la langue experte de Papillon. (Dans les 3 semaines qui suivent mon opération, je n’ai pas le droit aux "rapports".) J’aimerai que cela s’applique aussi aux rapports laboraux… mais non, il ne s’agit que d’une interdiction de rapports sexuels. Douce et linguistique façon de contourner cette interdiction. Belle entrée dans l’année 2015.
Ma bonne résolution de l’année, c’est de faire en sorte que tout ce que je me prends dans la gueule au boulot me glisse dessus. Ne me fasse plus aucun effet. Ni chaud, ni froid. Ma bonne résolution de l’année c’est de me blinder face à ça. De ne plus rien ressentir face à ça. Cette litanie stressante et insultante. Futile. Tellement loin de l’essentiel, et pourtant omniprésente dans mon quotidien… Oui, de me blinder face à ça. Et c’est déjà bien comme résolution. Car pour moi, l’insensibilité n’est pas une mince affaire. Bien sur, mon autre bonne résolution, c’est de quitter mon boulot. Me lever un matin, et ne plus avoir à retourner là bas.
Le soir du Réveillon, j’étais simplement en tête à tête avec Papillon. Chez moi. Je nous avais fais faire un plateau de fruits de mers. C’est surprenant que j’aime les huîtres maintenant.
Papillon n’aime pas les huîtres. Il a quand même fait l’effort d’en goûter une. Et ce qui s’est passé est assez incroyable; en mangeant l’huître, il a ressenti une douleur fulgurante à la tête. Ma théorie, que je lui ai exposé sur le champs, c’est que l’huître a fait un transfert de sa douleur sur lui. Papillon garde une extrême sensibilité, une hyper sensibilité, de son léger passé de toxico. (Par exemple, il a des fois des hallucinations dans le noir. Et il voit toujours le vert des arbres incandescent.) Donc, je pense qu’à travers lui, l’huître a réussi à exprimer sa douleur. Chose qu’elle ne peut pas faire avec une personne lambda. Papillon a ressenti la douleur de l’huître. Le cri de douleur de l’huître. Elle a trouvé chez Papillon, être hypersensible, un parfait réceptable à l’expression de sa douleur.
J’ai trouvé ma théorie très intéressante. Papillon était d’accord avec moi.
Pauvre huître. Même si je ne mange plus du viande, j’ai encore du mal à résister aux fruits de mer.