Instant de grâce
Commencer l’année par le souvenir d’un instant de grâce. D’un instant d’amour pur qui a clôturé l’année 2013.
Ce soir, en l’écrivant, en me le : remémorant, je pleure. Pas de tristesse. Enfin pas trop. Mais d’émotion. D’amour. D’amour pur. D’un débordement d’amour.
(Cet écrit est en fait la partie qui clôt mon triptyque familial de Noël "Chrismas Speen")
-Très tard, au petit matin du 25 déjà, on va se coucher. Mon frère et moi partageons la chambre de notre nièce qui n’est pas là. On dort sur des matelas par terre. On chuchote. Comme quand nous étions petits. Il me fait écouter de la musique inconnue sur son lecteur MP3. Je vois que son lecteur est un petit truc pas cher. çA m’attendrie. çA me serre le coeur.( Et voilà que je pleure tout en l’écrivant.) Il a son petit lecteur MP3 et moi je l’aime tellement. C’est douloureux d’aimer à ce point. C’est dangereux d’aimer à ce point. Mon coeur se serre à la vue de son petit MP3. On écoute de la musique inconnue. Qu’il m’explique. On a chacun un écouteur dans le noir. On est allongé. On écoute la musique. Une composition à lui, aussi. Puis encore de la musique. Une musique que je ne connaissais pas. Conceptuelle. çA pourrait être n’importe quoi. On est couché dans le noir. On est petits. Le temps a passé. On ne le rattrapera pas. Mais on est juste là. Tous les deux. Et alors je lui dis, tout en m’endormant : "c’est de la musique à l’envers". Il rit tendrement. "Oui c’est ça, il dit. C’est carrément ça". Instant de grâce. Je m’endors en l’aimant fort.-
Je suis émue ce soir. Mon frère me manque. J’ai souhaité la bonne année presque à tout le monde. Comme lui n’a pas de téléphone, c’est sur le téléphone de sa copine que je la lui ai souhaité.
Mon frère me manque.
Je repense à ce soir de Noël où l’on a pleuré dans les bras l’un de l’autre.
Maintenant, je me sens libérée. C’est étrange. Mais même dans mon comportement au travail, j’ai noté un changement; je me suis naturellement montrée plus affirmée, plus sure de moi, plus incarnée, plus là. Comme libérée. Libérée de quelque-chose.
Je l’aime plus que tout, très certainement. çA me fait presque mal. Je lui souhaite tellement d’aller bien. De continuer à se libérer de sa haine qui l’a rempli toute sa vie.
Maintenant il sait comme j’ai souffert. J’espère juste que ça ne va pas représenter une nouvelle source de tourments pour lui.
J’ai vécu une heureuse fin d’année. Entourée par ma famille. Entourée par mes amies qui maintenant sont pour la plupart retournées en province. Du coup, bien que ravivée, ce soir je me sens vide. La frénésie est terminée.
La vie va reprendre son cours. Et, et c’est bien la seule chose que je souhaite, elle va reprendre de façon plus saine, plus claire, plus solide. Le temps qu’il reste, je ne veux pas qu’on le perde. Qu’on le gâche. Je ne veux plus repousser les moments essentiels à leurs dates de péremption. J’espère qu’on se dira les choses plus simplement. J’espère qu’on s’aimera plus simplement.
Avec mon frère. Avec ma famille.
A ceux qui me lisent, je souhaite une très belle année.