Journal de fin de jeunesse

Je n'y comprends rien, parfois

Le concert de mercredi soir. Où j’avais été conviée par P. Le concert s’est avéré un moment magique. Finalement. Et je ne regrette pas d’y être allé.
P. réalise un documentaire sur le groupe en question. Un groupe guinéen. Et le concert avait lieu tout près de chez moi; au New Morning.
J’ai retrouvé P. qui avait amené avec lui d’autres professionnels de l’image. Dont Th., un garçon qui étudie dans la même école de réalisation de docu' que lui.
Et, Th. a très vite craqué sur moi. Et moi sur lui. Je sais que P. a toujours des vues sur moi. Ce qui est délicat. Car à chaque fois que je le vois, je me sens gênée. De ne pas ressentir la même chose vis à vis de lui. Ce serait tellement plus simple. Et je ne comprendrai jamais ce qui me bloque face à lui… mais là n’est pas la question.
Ce soir là; le soir du concert. Je sortais d’un longue journée de travaille. Mais j’avais fais en sorte d’être belle quand même.
D’emblée, dés que l’on s’est assis tous ensemble pour boire un coup, Th. m’a fait rire. Beaucoup rire.
J’ai bien vu qu’il était charmé. Et puis plus tard, après le concert, alors que P. était parti fumer avec sa cousine, Th. m’a dit quelque-chose de désarmant. Qui m’a fait fondre. Et qui a illuminé ma soirée encore plus. D’un halo si puissant que le souvenir de Ratatouille s’en est trouvé instantanément effacé. Il m’a dit : "Je me pose une question; depuis longtemps que P. te connait, je me demande comment il n’est pas tombé amoureux de toi."
Parce-que, il a ajouté, tu es très belle. Trop belle.
Je me suis sentie tellement joyeuse face à ça. à tout ce discours charmeur et timide que Ratatouille ne m’avait jamais tenu.
Th. a ajouté que par respect pour P., il préférait ne pas me draguer. Mais je ne suis pas intéressée par P., je lui ai balancé. Dans l’urgence. Dans l’angoisse que P. ne revienne prématurément de sa séance cigarette. Dans : la transgression.
Et puis je le lui ai dis : "ben vas-y ! Demande moi mon numéro!"

Par texto, plus tard, il m’a envoyé le sien.
Le lendemain au travail, je me sentais ravie. Heureuse. Vivante.
Le vendredi soir, il m’a appelé. On est resté tous les deux une heure au téléphone. à rire. à parler de sensualité. Et : à se donner rendez-vous pour dimanche soir. Dimanche soir après mon travail...
J’ai senti qu’il avait très envie de me voir.

Mais, hier soir, je n’ai pas eu de ses nouvelles. Et nous en nous sommes pas vue. Et je l’ai appelé mais je n’ai jamais eu de réponse.
Alors voilà : me revoilà déçue. Face, cette fois, à un avortement de flirt. Flirt qui s’avérait délicieux. Et prometteur surtout. J’ignore ce qui a pu se passer.
J’en ai marre. Je dois dire que j’en ai marre.
Parfois, je n’y comprends vraiment rien.