Journal de fin de jeunesse

Les enfants

Je viens d’apprendre par message vocal que ma soeur a perdu aujourd’hui la garde de ses enfants.
Après tout ce temps. Une affaire que j’étais sure qu’elle allait gagner.
Je suis écoeurée.
Elle est effondrée.
Je ne peux pas l’appeler tout de suite je suis trop énervée. Trop en colère.
Je suis incapable de lui dire quoi que ce soit pour l’instant.
Je ne veux pas l’appeler sous le coup de l’émotion.
Alors je sors me vider la tête.
Me faire plaisir peut-être. Me donner de la force pour être à même de la soutenir quand je l’appellerais ce soir.

Il manquait plus que ça.

Je suis en colère. Contre mes neveux et ce qu’ils font, cruellement, subir à leur mère. Et en colère contre E., le père, cette tâche abjecte. Ce déchet toxique qui doit jubiler. Se vautrer dans la joie malsaine qui lui apporte son infecte vengeance. Car c’est de ça qu’il s’agit;
Une vengeance de sa part pour une vieille infidélité de ma soeur.
Salopard.
C’est tellement petit. Tellement injuste.